mardi 23 août 2011

Le troisième tireur placé sous contrôle judiciaire

L'homme qui s'est rendu vendredi matin à l'hôtel de police après l'interpellation, mercredi, de deux tireurs présumés, a été déféré au parquet avant d'être entendu par le juge d'instruction chargé du dossier. Laissé libre en attendant la suite de l'enquête, il aurait lui aussi participé aux tirs dont semblent avoir été victimes deux policiers de la Bac.

TROIS. C'est a priori le nombre de tireurs qui auraient pris pour cible des policiers de la brigade anticriminalité (Bac), dans la nuit de dimanche à lundi dernier, depuis la fenêtre d'un appartement de la rue de la Maladrerie, à Reims. Mais force est de constater que tous n'ont pas eu le droit au même traitement. Interpellé tôt mercredi matin, le locataire des lieux, un peintre en bâtiment de 21 ans, chasseur de surcroît, a été placé en détention provisoire. Appréhendé un peu plus tard au cours de cette même journée, le deuxième, un mineur de 17 ans, a pour sa part été remis à ses parents à l'issue de son déferrement au parquet et de sa présentation devant un juge d'instruction. Le troisième, âgé de 21 ans, s'est quant à lui rendu de lui-même à l'hôtel de police, vendredi matin, avant d'être entendu à son tour par ce même juge d'instruction en fin de journée, vers 17 heures (nos éditions précédentes). Celui-ci a finalement été remis en liberté à l'issue de sa présentation au tribunal de grande instance, mais placé sous contrôle judiciaire, malgré la demande du parquet de le placer lui aussi en détention provisoire.
Les trois comparses devront néanmoins répondre des mêmes chefs d'inculpation : ils ont été conjointement mis en examen pour actes d'intimidation, de menace et de violence sur personnes dépositaires de l'autorité publique en vue de leur faire renoncer à leur mission. Un délit passible de 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.
L'instruction devra désormais déterminer quel rôle - et dans quelles circonstances - chacun des trois jeunes hommes a joué au cours de cette fameuse nuit de dimanche à lundi où deux fonctionnaires de la Bac en mission de surveillance affirment avoir été ostensiblement pris pour cible par sept ou huit tirs de carabine 22 long rifle alors que le faisceau lumineux d'un projecteur suivait leurs mouvements depuis la fenêtre de l'appartement qu'occupait jusque-là le jeune peintre en bâtiment.

Riposte évitée...
Au cours de leur garde à vue, les trois individus ont, pour leur part, affirmé avoir voulu s'adonner à une partie de chasse aux lapins improvisée, lesdits petits mammifères ayant l'habitude de sortir de leur terrier à la nuit tombée sur le terrain de football situé à proximité de l'immeuble de la rue de la Maladrerie. Selon leurs déclarations, tous auraient pris part à la scène, les uns et les autres tenant tour à tour le projecteur tandis qu'un autre tirait à la carabine. Mais nullement dans l'intention de porter atteinte aux policiers, selon eux. Une version jugée peu crédible par les magistrats au regard des témoignages des deux policiers de la Bac mais aussi des constatations effectuées dans des conditions similaires sur les lieux des faits. Il en est en effet ressorti qu'avec le projecteur dont disposaient les trois comparses, ces derniers n'avaient pu confondre un lapin à la taille restreinte avec des êtres à la forme bien humaine, dussent-ils s'être camouflés à l'abri d'un fourré, comme cela était le cas la nuit des faits.
Reste maintenant à savoir quelle intention a bien pu animer l'esprit de ces jeunes gens qui, soit dit en passant, aurait pu essuyer une éventuelle riposte des deux fonctionnaires de police qui se trouvaient en mission de surveillance à la suite de plusieurs incendies de voitures survenus au début du mois d'août dans ce quartier de la cité des sacres. Il n'en a rien été - probablement est-ce une chance pour eux - mais force est de constater que le risque existait. Pour autant, les trois tireurs ne sont pas sortis d'affaire. Qu'ils aient eu l'intention de tirer quelques lapins ou de viser des policiers - l'instruction le dira - leurs ennuis n'en sont pas moins finis. Et leur destin mis en suspens.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-troisieme-tireur-place-sous-controle-judiciaire

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