samedi 24 septembre 2011

Surpris dans un hypermarché de Tinqueux Encore un qui filmait sous les jupes des filles Il s'improvise expert-comptable 8 mois avec sursis pour l'imposteur

C'est décidément un procédé à la mode : filmer ou photographier sous les jupes des filles dans les hypermarchés. Certains s'en tirent avec une relaxe, d'autres avec un simple rappel à la loi. Pour Michel, 37 ans, marié et père de deux enfants, ce sera 4 mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans… avec obligation de soins.
Le 5 mai dernier, c'est un vigile d'un hypermarché de Tinqueux qui a surpris et fait stopper son petit manège.
L'homme avait fixé son téléphone portable, sur le mode vidéo, sous la jupe d'une toute jeune fille, 15 ans… qui n'a jamais eu connaissance des dessous de l'affaire.
« Pulsions voyeuristes »
Mardi, lors de l'audience correctionnelle qui se tenait à Reims, cet habitant de Warmeriville a reconnu les faits, tout en regrettant amèrement son geste. « Je ne me suis pas reconnu dans cette affaire. Je n'en suis pas fier. Je n'avais pas pris conscience de l'âge de la victime ».
Le substitut du procureur a évoqué « une personnalité inquiétante », évoquant des « pulsions voyeuristes ». Son avocat, Me Mfenjou, a plaidé la relaxe évoquant un « moment de faiblesse. Il ne pensait pas à nuire ». Il aura tout le temps de prendre conscience de ses actes à l'occasion de son suivi médical. Ce n'est malheureusement pas la première affaire du genre depuis quelques mois. En mai dernier, c'est un autre voyeur qui s'était fait épingler par les caméras de surveillance d'un hypermarché de Cormontreuil. Il avait été retrouvé plus de 200 photos sur son téléphone portable… mais il avait écopé d'une relaxe, son avocat ayant torpillé la procédure en évoquant un lieu « public » et non « privé ». En juillet dernier, à Château-Thierry, c'est un homme de 39 ans qui avait été stoppé par le tribunal correctionnel. Trois mois avec sursis pour avoir photographié sous les jupes de jeunes femmes.
C.G.
Un expert-comptable est un professionnel de la comptabilité. Il tient, contrôle, surveille, redresse la comptabilité des entreprises et entités juridiques. Il établit les bilans et comptes de résultats… L'expert-comptable doit être inscrit auprès de l'Ordre des experts-comptables. Il est, sauf quelques cas exceptionnels prévus par la réglementation, titulaire du diplôme d'Etat d'expertise comptable… Un détail que semble avoir oublié Arnaud Larouzee, ce Rémois de 56 ans, qui de juin 2007 à décembre 2010, s'est improvisé expert-comptable auprès d'une quarantaine d'entreprises commerciales rémoises. Des entreprises pour lesquelles il a prodigué des conseils, mais aussi établi de véritables bilans, de véritables comptabilités… sans être pour autant expert-comptable en titre.
40 000 euros par an
Le tout pour un bénéfice annuel de 40 000 euros.
Cheveux châtains mi-longs, petites lunettes rondes, costume gris rayé, cravate jaune, le comptable devenu expert a finalement été rattrapé par le conseil supérieur de l'Ordre des experts comptables. Plainte a été déposée. Mardi, à la barre du tribunal correctionnel de Reims, c'était l'heure des - bons - comptes.
Au chômage depuis le début de l'affaire, le prévenu a expliqué ne pas avoir « conscience » qu'il devait être « déclaré ».
Et d'insister : « Je n'ai jamais utilisé le titre d'expert-comptable. J'apportais du conseil, rien de plus ». Une défense qui ne satisfera en rien le substitut du procureur. « Il a été interrogé par le président du conseil régional de l'ordre des experts en 2007, justement parce que son activité était limite. Il savait très bien ce qu'il encourait. Il a pourtant continué jusqu'en 2010. Jusqu'à ce qu'on l'arrête. Sa clientèle était à 90 % turque. Ils lui faisaient entièrement confiance. Il faisait son travail à partir de sa ferme de Ludes et était connu pour ne pas être très regardant… Il pratiquait les mêmes honoraires que les experts comptables de Reims et avait une réelle activité économique. Il n'a ni les diplômes, ni la qualité. On parle d'une véritable imposture d'autant que les victimes étaient vulnérables ».
L'expert a été condamné à 8 mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans. Une peine qui s'ajoute aux 6 mois avec sursis dont il a écopé en 2010 pour des faits de recel et abus de biens sociaux dans le cadre de la même affaire.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/surpris-dans-un-hypermarche-de-tinqueux-encore-un-qui-filmait-sous-les-jupes-des-fille

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