dimanche 2 octobre 2011

Interdit de gestion, le chef d'entreprise fait faillite et laisse un trou de 836 000 €

C’est ce qui s’appelle avoir réponse à tout. Vendredi, le tribunal correctionnel de Nîmes jugeait un chef d’entreprise de 51 ans, Joël Reboul, pour abus de confiance, escroquerie, abus de biens sociaux et gestion d’une entreprise sous le coup d’une interdiction de le faire pendant cinq ans, suite à une condamnation, en 2005, à huit mois de prison avec sursis pour chèques falsifiés, banqueroute frauduleuse, vol et contrefaçon.
Ce chef d’entreprise, dont la société était basée dans le Gard, a ouvert une franchise de la marque Cuisine Plus à côté de Montpellier, qu’il a tenue pendant deux ans avant de faire faillite. L’affaire était cependant mal née car le franchiseur lui a retiré son agrément avant même l’ouverture du magasin. Joël Reboul, qui vient de se reconvertir dans le négoce automobile, lui a d’ailleurs aussitôt intenté un procès, qui est en cours. Car tout est de la faute de Cuisine Plus a-t-il sans cesse argumenté pour se défendre des accusations dont il avait à répondre.

La quinzaine de clients qui ont versé jusqu’à 10 000 € d’avance pour commander une cuisine et n’ont jamais été livrés ? "Manque de trésorerie pour payer le fournisseur." Les bons de commande non numérotés et aux descriptifs des plus sommaires ? "Cuisine Plus ne m’avait pas donné de bons de commande." Les chèques des clients directement encaissés par des tiers ? "Le comptable m’avait dit que c’était légal."
Le courrier très juridique adressé aux clients leur déconseillant d’agir pour obtenir gain de cause, faute de quoi ils n’auraient rien car la société devrait déposer le bilan ? "C’était pour leur éviter de tout perdre." Des chèques détournés ? "C’était pour me payer." L’interdiction de gérer ? "Un avocat et même un juge m’avaient dit que le délai courrait à partir de l’instruction de mon affaire et non de ma condamnation."
Pour sa défense, Joël Reboul, que les avocats des parties civiles décrivent comme un manipulateur, a insisté avec son conseil, Philippe Rey, sur le fait qu’il avait cependant livré soixante-cinq cuisines.
À l’heure des comptes, le liquidateur de la société a fait état d’un trou de 836 000 € et de 42 créanciers.
Le ministère public, selon lequel ce dossier pénal "est bien gratiné", a demandé un an de prison ferme et interdiction de gérer à vie
http://www.midilibre.fr/2011/10/01/interdit-de-gestion-et-un-trou-de-836-000-eur,396606.php

Aucun commentaire: