L'agresseur du contrôleur incarcéré

L'homme suspecté d'avoir grièvement blessé à coups de couteau un contrôleur SNCF, jeudi dans le train Lyon-Strasbourg, a été mis en examen, ce samedi, pour tentative d'homicide volontaire aggravé, puis incarcéré. Une réunion est prévue lundi sur la sécurité entre direction et syndicats
Le suspect, âgé de 27 ans, a été mis en examen ce matin pour "tentative d'homicide volontaire sur personne chargée d'une mission de service public et menaces de mort sur personne chargée d'une mission de service public". Il a été par la suite placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Besançon.

Cette agression a provoqué jeudi et vendredi d'importantes perturbations sur tout le réseau SNCF, de nombreux collègues du contrôleur ayant exercé leur droit de retrait. Le trafic était toutefois presque revenu à la normale ce midi.

L'agresseur, qui présentait des antécédents judiciaires et psychiatriques, a affirmé ne se souvenir de rien. Il a été examiné hier à Besançon par un expert psychiatre qui a conclu que le jeune homme présentait certes des "troubles certains, des défauts de contrôle de ses pulsions et de ses actes", mais que son état était "compatible avec la garde à vue et une éventuelle incarcération".

Pour l'avocate du jeune homme, Me Josiane Weinacht, son client avait "avant tout besoin de soins". "Sa place n'est pas en prison", a-t-elle appuyé. L'avocate a précisé que son client, un célibataire sans enfant et sans profession, originaire de Mulhouse (Haut-Rhin), avait lui-même sollicité des soins psychiatriques par le passé. Toujours selon elle, un passager du Lyon-Strasbourg avait averti les contrôleurs peu avant l'agression, leur lançant: "Ce monsieur devient fou".

Le contrôleur dans un "état stationnaire"

La victime, Bernard Mortellier, 54 ans, était toujours ce matin dans un "état stationnaire". Aucun organe vital n'a été touché, mais le contrôleur souffre d'un hémopneumothorax et "présente dix plaies dont trois qui sont plus sérieuses et plus sévères que les autres", avait indiqué hier le procureur de Besançon.

Hier, dans un contexte très émotionnel, la direction de la SNCF avait déjà reçu les syndicats de cheminots à tour de rôle, et une nouvelle réunion est prévue lundi avec la sécurité pour thème central. Les travaux de discussion de cette réunion "auront pour objectif de mettre en oeuvre un plan d'amélioration réelle de la sûreté dans les trains et les gares", selon l'Unsa-cheminots. Le syndicat réclame plus de contrôleurs dans les trains et un filtrage des passagers "plus efficient".       
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