samedi 22 octobre 2011

Plainte pour détournement de fonds à Bobigny

«C’est un choc pour toute la municipalité. Quand on l’a découvert, ça nous a laissés pantois », confie Annick Lemée, directrice de cabinet de la maire de Bobigny. La maire (PC) de la ville, Catherine Peyge, a annoncé hier avoir déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour des détournements de fonds commis au sein de la société Semeco, dont la ville est actionnaire majoritaire à hauteur de 51%.
Alertés par un courrier anonyme, les services de la ville se sont en effet rendu compte qu’un trou de 64000 € était apparu ces derniers mois dans les comptes de la société d’économie mixte (SEM). Créée en 1987, celle-ci gère notamment le centre nautique Jacques-Brel de Bobigny, l’unité de cogénération du chauffage urbain, plusieurs parkings résidentiels et assure l’entretien de nombreux espaces publics. Sitôt la situation découverte, le conseil d’administration de la Semeco — dont quatre des six membres sont des élus de la ville — a immédiatement suspendu la directrice générale, en poste « depuis sept ou huit ans », selon la mairie, et a décidé d’engager les procédures préalables à son licenciement. « Il ne s’agit pas d’incriminer la directrice d’avoir piqué dans la caisse mais d’avoir manqué totalement de vigilance, précise la directrice de cabinet de la maire. Dans ces conditions la confiance est rompue. »

La maire de Bobigny explique quant à elle vouloir « préserver les intérêts de la commune tout en garantissant l’emploi de tout le personnel ». Ils sont 70 salariés à travailler au sein de la SEM, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à près de 11 M€ l’an dernier. La Semeco « est en quelque sorte la propriété des habitants de Bobigny, poursuit Catherine Peyge. C’est pourquoi je ne laisserai pas dilapider ce capital de confiance et d’efficacité ». A la suite de sa plainte, une enquête a été confiée à la brigade financière par le parquet de Bobigny pour faire la lumière sur la gestion de la société dite mono-communale.
Jointe hier soir par téléphone à son domicile, la directrice générale évincée avouait tomber des nues. « On ne peut pas m’accuser de mauvaise gestion, bien au contraire, plaide Aldjia Bouguetof. C’est moi qui ai diligenté, il y a quelques mois, un contrôle inopiné au cours duquel mon chef comptable a reconnu avoir piqué dans la caisse. Je l’ai d’ailleurs licencié pour faute lourde. La somme en question était inférieure à 64000 € et il l’a remboursée en partie. Je ne comprends pas l’attitude de la ville. J’entends à mon tour porter plainte et rétablir la vérité des choses. C’est un peu facile. » La Semeco, qui a nommé un directeur par intérim avant la désignation d’un nouveau dirigeant par le conseil d’administration, n’a pas souhaité répondre à nos questions.
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/plainte-pour-detournement-de-fonds-a-bobigny-22-10-2011-1679913.php
Semeco : Société d’économie mixte pour l’étude et l’exploitation d’équipements collectifs

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