Ambiance tendue pour un dossier complexe, hier au tribunal correctionnel de Vienne : un Roussillonnais de 20 ans comparaît pour “homicide” et “blessures involontaires” commis le 30 août 2010. En face de lui, les familles des victimes, un jeune homme de 17 ans, habitant de Limony (Ardèche), décédé dans l’accident, et un Salaisien de 19 ans, sérieusement blessé (deux mois d’ITT). Familles qui se sont portées parties civiles.
Le prévenu avait à peine 19 ans le jour du drame : au volant du véhicule de son père, une Peugeot 206, il roulait sur la RN7 au niveau de Clonas-sur-Varèze où il devait se rendre en compagnie de deux amis. Il était 14 heures ce lundi et il rejoignait la route qui mène au village. C’est là que le drame s’est produit : à une intersection, la 206 a percuté un Renault Trafic sur sa partie avant gauche après avoir franchi une ligne blanche. Véhicule qui voulait rejoindre un champ où travaillait sa conductrice. À la suite du choc, le jeune homme a perdu le contrôle de son véhicule, qui a fait plusieurs tonneaux dans un champ. Le conducteur est parvenu à s’extraire de la 206 et ce sont des témoins qui ont sorti les passagers de la voiture qui a commencé à s’enflammer. Le prévenu conteste sa responsabilité
Le passager avant du véhicule est décédé dans le choc. Celui qui se trouvait à l’arrière a été sérieusement blessé. Le prélèvement sanguin du conducteur va révéler la consommation de cannabis. Ce que reconnaît le prévenu : « La veille et l’avant-veille, un joint à trois le soir ». Une circonstance aggravante, comme le franchissement de la ligne blanche.
Mais le prévenu conteste sa responsabilité, arguant que le Renault Trafic n’aurait pas marqué le stop avant de rejoindre la route. Une version reprise par son avocat qui s’en prend à « une enquête menée par un seul gendarme qui […] l’a construite sur le postulat d’un jeune homme consommant du cannabis. » L’avocat met aussi en avant un problème de freinage de la 206 et le non-respect du Code de la route par le Trafic : « Quand il veut ralentir au niveau de ce passage à 70 km/h, il voit ce véhicule arriver sur la droite et si ses freins avaient fonctionné, à 150 mètres de ce véhicule, en roulant à 80 ou 90 km/h, il aurait eu le temps de s’arrêter avant l’obstacle […] Il a alors eu le réflexe de se déporter sur la gauche, une manœuvre d’évitement. »
La conductrice et la passagère du fourgon assurent qu’elles ont bien marqué le stop. Tout comme un témoin, stationné avec son camping-car.
Le procureur a requis 18 mois de prison dont six ferme et l’annulation du permis. La défense a plaidé la relaxe au bénéfice du doute. Le délibéré sera rendu le 11 octobre.
http://www.ledauphine.com/isere-nord/2011/10/05/son-ami-de-17-ans-avait-perdu-la-vie-dans-l-accident
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