Un client peu scrupuleux venait de région parisienne pour ouvrir des comptes bancaires au moyen de documents falsifiés. Il touchait ensuite 1 000 euros par compte. Les policiers l'ont épinglé alors qu'il s'apprêtait à récidiver.
L'HOMME voulait se faire du blé au vert. Depuis son domicile de Gonesse, dans le Val-d'Oise, il n'hésitait pas à faire le déplacement jusque dans la Marne dans l'espoir d'en tirer un revenu substantiel sans pour autant regarder sur la nature du profit. Et pour cause : celui-ci touchait 1 000 euros par compte bancaire qu'il parvenait à ouvrir frauduleusement.
En se présentant le 24 septembre au sein d'une agence bancaire du quartier des Châtillons, à Reims, le banlieusard pensait ainsi duper son monde en mettant à exécution sa petite combine. Un stratagème d'ailleurs déjà bien connu des autorités en matière d'escroquerie, mais qui, à défaut de vigilance, peut s'avérer payante. Âgé de 24 ans, celui-ci s'y rendait en l'occurrence pour ouvrir un compte, muni pour cela de sa carte d'identité, de bulletins de salaire, d'une quittance EDF et de relevés bancaires. Des documents qui, à ne pas trop y regarder de près, auraient pu passer comme une lettre à la poste. Mais c'était compter sans le zèle du banquier qui, prenant le temps d'effectuer quelques vérifications, n'a pas manqué de mettre rapidement le doigt sur plusieurs anomalies. Pour en conclure finalement que bulletins, relevés et quittance avaient été falsifiés. Tout compte fait, seule la carte d'identité s'avérait authentique.
Surveillance
Aussitôt l'alerte donnée auprès de l'hôtel de police de Reims, les enquêteurs ont cependant préféré mener un certain nombre d'investigations plutôt que d'interpeller sur le champ le client peu scrupuleux. Ils ont alors très vite découvert que l'homme n'en était pas à sa première tentative. En effet, un compte bancaire avait déjà été ouvert par ses soins auprès d'une autre banque, cette fois à Cormontreuil. Là aussi, en usant du même procédé.
Mais pas seulement. Car le suspect était bien décidé à rentabiliser son séjour rémois. Les policiers sont en l'occurrence parvenus à mettre au jour l'existence de trois autres rendez-vous au sein de trois banques différentes, également à Cormontreuil. Dès lors, ne leur suffisait plus qu'à déployer une surveillance autour d'un des établissements en attendant que leur «client» ne s'y rende.
Un pari gagnant : le 30 septembre, ce dernier a été interpellé au moment où il se présentait à l'un de ces rendez-vous.
Sans qu'il n'ait eu le temps de causer un quelconque préjudice financier aux organismes bancaires. Une véritable satisfaction.
Au cours de sa garde à vue, le Gonessien a reconnu les faits, révélant en outre aux policiers avoir agi pour le compte de commanditaires qui le rémunéraient à hauteur de 1 000 euros pour chaque ouverture de compte. Il a été remis en liberté dans l'attente de son jugement devant le tribunal correctionnel de Reims, le 31 janvier 2012. Il devra répondre d'ouverture frauduleuse de compte bancaire et de tentatives d'escroquerie. Mais l'enquête se poursuit pour tenter de remonter la filière jusqu'aux fameux commanditaires.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/les-faux-papiers-servaient-a-ouvrir-de-vrais-comptes
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