Depuis hier, la cour d'assises juge un homme de 65 ans pour viols et attouchements sur sa fille et la demi-sœur de celle-ci. Ce membre des témoins de Jéhovah reconnaît les faits.
QUELLE est la raison qui peut amener un homme à violer sa fille à trois reprises et à commettre des agressions sexuelles en qualité de beau-père ? La cour d'assises dispose encore de deux jours pour répondre à cette interrogation majeure.
L'accusé, âgé de 65 ans, laissé en liberté, reconnaît sa culpabilité d'une voix éteinte. « Je demande pardon pour ce que j'ai fait. »
« Je suis un peu paniqué », ajoute cet homme aux lèvres minces, au large front dégagé et aux cheveux blancs assez longs sur la nuque. Ni la justice, ni la police n'ont entendu parler de lui, avant sa mise en examen en octobre 2006, à Charly-sur-Marne. Jamais avant la journée d'hier, il n'avait pénétré dans un tribunal.
Ce retraité, un ancien technicien, correspond vraiment à l'image d'un homme ordinaire, un placide père de trois enfants éloigné de toute violence. Une de ses filles, violée par lui, ne sera jamais considérée comme une victime.
Les faits sont trop anciens et elle n'a jamais voulu porter plainte, à la différence de deux autres parties civiles. « J'éprouve de la peine, de l'affection, pas de haine. Vu qu'il a recommencé ses actes, je ne vois pas l'intérêt de me taire. Il a trahi mon silence », dit-elle en décrivant le manège d'un prédateur guidé par un principe : dès qu'elle a été mariée, elle n'a plus jamais eu à redouter les assauts de son père.
Un mari radin
Il a vécu avec trois compagnes. La première est partie pour une autre femme, la deuxième avait un amant et la troisième l'a quitté à la suite des accusations portées contre lui. « Il est gentil, très calme. Son seul problème, c'est qu'il était radin, près de ses sous », dit cette dernière, en soulignant que leurs relations charnelles n'ont souffert d'aucune anomalie.
lls se sont connus au sein des témoins de Jéhovah. Lui les a suivis à la suite d'un café offert à son domicile à l'un de leurs membres.
Ce visiteur venu évangéliser des habitants n'a pas perdu son temps.
L'accusé est resté trente ans au sein de la secte avant d'en être exclu à la suite du dévoilement de ses pulsions.http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/la-chute-dun-pere-aimant-dieu-et-les-fillettes
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