Une surveillante interpellée pour trafic dans la prison

Elle revendait aux prisonniers des téléphones portables, du cannabis mais aussi des bouteilles d’alcool, moyennant parfois plusieurs centaines d’euros. Hier soir, une surveillante de la prison de Fresnes, âgée de 34 ans, ainsi qu’un détenu et un ex-détenu étaient entendus par les juges au tribunal de Créteil.
« Structuré et très organisé »Ils devaient être mis en examen et écroués tard dans la soirée pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et remise de produits illicites en détention par une personne dépositaire de l’autorité publique.

C’est un trafic « structuré et très organisé », selon une source judiciaire, qui va devoir être mis au jour. Pendant au moins huit mois, de janvier à novembre, la jeune femme qui travaillait depuis plusieurs années dans la prison a reconnu y avoir introduit certains produits à la demande des détenus. « Mais ce trafic était peut-être plus ancien, et d’autres détenus seraient impliqués », ajoute cette source. Ce sont des personnes internes à la prison qui ont prévenu les enquêteurs de la police judiciaire du Val-de-Marne et les ont mis sur la piste de la surveillante. A Fresnes, cette jeune femme travaillait dans le magasin. « C’est un espace de stockage où sont entreposées toutes sortes de marchandises, comme les denrées de la cantine ou du matériel d’approvisionnement, indique un surveillant pénitentiaire. Des détenus y travaillent notamment pour la manutention et il y a un important turnover. » Elle aurait donc été en contact régulier avec les détenus, et c’est probablement dans ce cadre que le trafic est né. La surveillante remplissait notamment des bouteilles d’eau ou de jus de fruit avec du whisky ou de la vodka et les revendait aux détenus.
En perquisitionnant son domicile, les policiers ont découvert une petite quantité de résine de cannabis, une dizaine de bouteilles d’alcool, six téléphones portables et un ordinateur. Hier soir, le syndicat FO, majoritaire à Fresnes, se déclarait « surpris » par la présence d’un tel trafic dans la prison. « Nous condamnons ce type de pratiques qui jette le discrédit sur toute la profession, déplore Vincent Le Dimeet, délégué FO. Cette femme a droit à la présomption d’innocence, mais si sa culpabilité est reconnue, elle doit être condamnée fermement. »
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