dimanche 6 novembre 2011

L'agression qui avait relancé l'affaire de la joggeuse

Pourquoi briser le silence ?
Aujourd'hui, je n'ai plus envie de me taire. J'ai été agressée à deux reprises par un prédateur qui a fait d'autres victimes. Certaines n'osent pas parler. Je sais que cet individu est dangereux. Il a foutu ma vie en l'air et celle d'autres femmes. Comble de cette histoire : la justice n'a pas reconnu qu'il avait agi en récidive alors qu'il était à sa troisième condamnation. J'ai écrit au garde des Sceaux pour faire part de ma colère. D'autres femmes, avant moi, ont subi également des violences de sa part. Elles sont toutes terrorisées et certaines n'ont pas déposé plainte par peur des représailles.
À quand remontent vos deux agressions ?
La première c'était le 25 janvier 2011. Il a tenté de m'étrangler chez moi, près de Cahors. Je l'avais rencontré un mois avant dans un restaurant antillais, à Toulouse. Je me suis aperçue qu'il mentait sur sa vie. J'ai voulu mettre des distances, cela ne lui a pas plu. Il a été interné quelques jours en unité psychiatrique. Le 30 mars, il est venu chez moi pour m'offrir un cadeau. Il avait insisté pour me voir. Je l'ai reçu et là, il m'a dit « je ne te laisserai pas vivante ». Il m'a sauté dessus et a tenté de m'étrangler. Je me suis débattue. J'ai dû lui tordre le doigt pour qu'il desserre son étreinte. Il m'a frappé à plusieurs reprises sur tout le corps. Il m'a asséné un coup à la tête avec un couteau de cuisine. J'ai tenté de me protéger avec mon bras, il m'a blessé au doigt. Je l'ai raisonné en lui promettant qu'on partirait tous les deux, en avion, pour qu'il lâche prise. J'étais prête à lui raconter n'importe quoi pour qu'il s'arrête. Je lui ai promis que je ne porterai pas plainte. Il m'a embarqué dans ma voiture en me menaçant de son couteau. Entre-temps, il m'avait volé mon téléphone portable et ma carte bancaire.
Qu'avez-vous fait ?
On est arrivé à Toulouse, dans le quartier des Minimes, j'ai sauté de la voiture pour m'enfuir et j'ai été recueillie par deux ouvriers qui ont appelé le commissariat. Les pompiers m'ont transporté à l'hôpital. Deux jours après, mon agresseur a été arrêté, à Pau.
La suite ?
Il a été condamné à trois ans de prison en mai dernier, par le tribunal correctionnel de Toulouse, pour violence aggravée. Pour la première agression, il a écopé, à Cahors, en son absence, d'une peine de 12 mois de prison dont six mois avec sursis mais il était en cavale.
Vous avez peur aujourd'hui ?
Je vis un enfer. Je dors chez moi avec une lampe de poche. Je rapatrie dans mon lit tous les téléphones de la maison… c'est terrible. Je pense au jour où il va sortir de prison, j'ai peur pour moi et ma famille. Quand je pose la question de savoir quand il sortira, on me répond que cela ne me regarde pas. Il m'arrive parfois de me dire qu'il valait mieux mourir pour ne plus revoir ces cauchemars, ce qu'il m'a fait subir.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/11/06/1209275-l-agression-qui-avait-relance-l-affaire-de-la-joggeuse.html

1 commentaire:

Annebis a dit…

On ne peut que s'interroger pourquoi :
- parfois la justice est trop sévère
- parfois elle laisse en liberté des gens trés dangereux et récidiviste...

Bonne soirée Francis
Bises Annebis