Il menace de mort sa femme avec un pied-de-biche

Alain, un Agéen de 43 ans, est séparé de sa compagne depuis un an. L'homme, père de deux enfants, a dû mal à accepter la séparation. Il en souffre au point de sombrer dans l'alcool et les médicaments.
Samedi dernier, vers 8 h 45, pour une raison qu'il ne s'explique pas, il s'est présenté au domicile de sa compagne, armé d'un pied-de-biche. Il était ivre au point de ne pas se souvenir de la scène. Elle fut pourtant d'une rare violence. Dans une crise de démence, Alain a tout cassé dans la maison, les bibelots, le réfrigérateur, avant de se retourner contre son ex-femme, la pousser violemment à terre, tenter de la frapper avec le pied-de-biche et lui promettre de revenir « pour la butter ».
Paniquée, d'autant plus que les enfants étaient à la maison, la victime a aussitôt appelé la police. Interpellé vers 9 h 20, Alain a reconnu les dégradations, mais a nié dans un premier temps les violences. Il a indiqué avoir mélangé alcool et médicament. L'affaire aurait pu s'en arrêter là. Alain était ressorti du commissariat avec une simple convocation en poche devant le tribunal correctionnel de Reims.
Pourtant, à peine dehors, le mari dépité a repris dès dimanche matin le chemin du domicile de sa femme, toujours armé d'un pied-de-biche. Il a brisé une vitre et pénétré à l'intérieur de l'habitation… heureusement vide. Arrivée sur place, son ex-épouse a de nouveau fait intervenir la police.
Placé en garde à vue, Alain a été présenté mardi devant le juge dans le cadre d'une comparution immédiate. Quelle était son intention ? Alain a fait profil bas à la barre, indiquant qu'il ne lui voulait pas de mal. « Mon problème, c'est que j'aime encore ma femme. J'ai du mal à m'en séparer. Dans mon cœur je l'aime encore… Je voulais simplement voir mes enfants. »
Pas question pour le procureur-adjoint, Laurent de Caigny, de laisser passer un tel comportement. « Il a franchi toutes les bornes. Il a réitéré les faits, à peine sorti du commissariat. Il a menacé de mort sa femme avec un pied-de-biche. Le tribunal ne peut lui accorder aucune confiance… » Et de requérir un an de prison en partie assortie d'un sursis.
Me Miravette, l'avocat du prévenu, a de son côté plaidé l'indulgence. « C'est un individu fragile. Il a été douloureusement marqué par cette rupture. Il faut trouver une juste mesure. »
Après délibération, Alain a été condamné à un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, avec interdiction d'entrer en contact avec la victime.http://www.lunion.presse.fr/article/marne/il-menace-de-mort-sa-femme-avec-un-pied-de-biche