Proxénétisme : le procès de Dodo la Saumure reporté

Le procès de Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", s'est ouvert ce matin. Pour une courte audience : il a été reporté au 1er mars. La justice belge poursuit notamment pour "maisons de débauche"et "traite des êtres humains" celui qui s'est autoproclamé "leader des salons de massage". S'il s'est récemment fait connaître du grand public en France, c'est parce que son nom est souvent été cité dans l'affaire de proxénétisme du Carlton de Lille et de relations supposées avec DSK. Mais il n'est pas mis en examen dans ce dossier. Et nie toute implication.
Dominique Alderweireld, communément appelé "Dodo la Saumure", a comparu ce jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Tournai pour y répondre de plusieurs délits : "maisons de débauche", "traite des êtres humains" et possession de cocaïne. Mais au terme d'une demi-heure d'audience, les demandes de report du procès présentées par plusieurs avocats ont été acceptées par la présidente. Nouveau rendez-vous a donc été fixé à l'auto-proclamé "roi des salons de massage" de la frontière franco-belge au 1er mars.
Une référence aux... maquereaux
C'est en effet de ses activités à proximité de la frontière franco-belge, que l'homme a tiré le surnom de "Dodo la Saumure", en référence au bain salé dans lequel sont plongés... les maquereaux. À 62 ans, ce natif du nord de la France est soupçonné d'avoir fourni des prostituées employées dans les nombreux bars à hôtesses qu'il exploite en Belgique à des clients d'hôtels de luxe lillois, dont le Carlton.

Il nie toute implication dans l'affaire du Carlton de Lille
Certaines de ces jeunes femmes auraient affirmé avoir participé à de supposées parties fines avec Dominique Strauss-Kahn, ainsi qu'à des voyages à Washington pour rendre visite à l'ex-patron du FMI. De son côté, Dominique Strauss-Kahn, cité par son biographe et ardent défenseur Michel Taubmann, dans son livre «Affaires DSK, la contre-enquête», aurait jugé "insupportable" que son nom ait été associé à la prostitution à propos de l'affaire du Carlton de Lille, mais aurait reconnu avoir "participé à des soirées libertines". Quant à "Dodo la Saumure", il nie toute implication dans cette affaire pour laquelle il n'a pas été mis en examen.

Une "maison" en face d'un commissariat
Le dossier qui vaut à Dominique Alderweireld de comparaître devant la justice est lié à la nature de ses activités en Belgique, où, depuis des années, ce petit homme replet ne faisait pas mystère de son commerce. Il avait même ouvert l'un de ses établissements face au commissariat de la police fédérale à Tournai.
"Il apportait les croissants"
Le parquet l'accuse aujourd'hui d'avoir profité de la "situation vulnérable" de plusieurs prostituées. Mais certaines "filles" ayant travaillé avec Dominique Alderweireld le décrivent comme un homme "bien", pas du genre à menacer. "Il apportait les croissants", a même expliqué l'une d'elles.

Fini la tolérance ?
Si le droit belge proscrit le proxénétisme et la prostitution, les poursuites pénales sont rarissimes. "Depuis plusieurs décennies, il y a une tolérance en Belgique (...). Il faut l'appliquer à tout le monde ou alors à personne", tempête l'un de ses avocats Étienne Wéry.

Trop grande exposition médiatique ?
Reste à savoir pourquoi "Dodo la saumure" se retrouve dans le collimateur de la justice. "Il a peut-être commis une imprudence en accordant des interviews aux chaînes de télévision française M6 et TF1", avance Me Étienne Wéry. Dans des médias, il s'est targué d'être "devenu un leader sur le marché transfrontalier des salons de massage".
Il risque 5 à 10 ans de prison
Mais depuis quelques mois, le vent a tourné pour "Dodo". Si la justice belge a relâché la pression en ordonnant, mardi, sa remise en liberté, moyennant une caution de 75.000 €, Dominique Alderweireld encourt une peine de cinq ans à dix ans d'emprisonnement.
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