L'analyse ADN est formelle. Grégory Wiart est bien le violeur d'Elodie Kulik. « Une analyse qui confirme ce que l'on savait déjà », pour le procureur d'Amiens.
IL n'aura donc fallu que deux jours pour apporter enfin la certitude et faire taire les derniers sceptiques. L'ADN prélevé sur la dépouille de Grégory Wiart, exhumé mardi au petit matin, a été confié à l'institut génétique Nantes Atlantique (IGNA), basé à Nantes, afin d'effectuer une comparaison avec l'ADN nucléaire retrouvé le 12 juin 2002 dans la décharge de la Tombelle, à Tertry.
Il s'agissait de sperme laissé à la fois sur un préservatif abandonné à côté de la dépouille et à l'intérieur même du corps d'Elodie Kulik. Les experts en génétique ont donc réalisé les analyses de toutes urgences, puisque « les résultats sont revenus, ce jeudi en milieu d'après-midi », renseigne Bernard Farret, le procureur d'Amiens, soit seulement 48 heures plus tard. Le parquet d'ajouter : « Ils confirment ce que l'on savait déjà : l'ADN est identique. À savoir que l'ADN prélevé sur le corps du suspect, mardi, est bien celui retrouvé à l'époque sur la scène de crime. »
Plus de doute permis
Il y a dix jours de cela, l'enquête sur le meurtre d'Elodie Kulik connaissait un retentissant rebondissement. Le juge d'instruction, Jordane Duquenne, informait ainsi Jacky Kulik, le père de la jeune femme assassinée et son avocat Me Didier Robiquet, qu'un des auteurs avait été confondu post-mortem au moyen d'une analyse ADN « par parentalité ». Une prouesse scientifique, utilisée jusqu'à présent en France seulement pour identifier une dépouille non reconnaissable, en prélevant donc l'ADN du père et celui de la mère du disparu. C'est au cours du dernier trimestre 2011 que les enquêteurs ont obtenu l'autorisation des ministères de la Justice et de l'Intérieur pour interroger le Fichier national automatisé des empreintes génétiques afin de trouver l'ADN le plus proche de celui présent dans le dossier Kulik. Le Fnaeg n'a donné qu'un seul nom, celui du père de Grégory Wiart, condamné pour agression sexuelle au début des années 2000.
Après une enquête classique sur l'entourage du père Wiart, l'ADN de la maman de Grégory Wiart a été prélevé.
Les scientifiques sont venus à la conclusion que le violeur d'Elodie Kulik était le fruit des époux Wiart. En 2002, Grégory Wiart, leur fils aîné avait 22 ans, leur autre fils était alors bien trop jeune et a donc été écarté de la liste des suspects. Le rapprochement d'empreinte génétique accompagné de la « reconstitution » de l'ADN de Grégory Wiart a été, depuis dix jours, particulièrement critiqué, poussant ainsi le juge d'Instruction à ordonner une exhumation, un acte judiciaire extrêmement rare, en France.
« Maintenant, pour la section de recherche (SR) et le juge d'instruction, l'enquête se poursuit pour identifier les complices », ajoute encore Bernard Farret, qui certifie qu'aucune garde à vue n'a été effectuée dans la foulée du retour des résultats des analyses génétiques. Néanmoins, plusieurs personnes de l'entourage direct de Grégory Wiart ont été entendues par les fins limiers de la SR d'Amiens.
Les complices activement recherchés
Depuis la mi-décembre, depuis qu'ils ont un nom, les gendarmes redoublent d'effort, ils cherchent à reconstituer « l'environnement social » de ce jeune artisan plombier-chauffagiste, à connaître les personnes avec qui Grégory Wiart passait ses soirées en janvier 2002, vingt-deux mois avant de se tuer en voiture. Elles pourraient être les autres bourreaux d'Elodie Kulik.
« À ce jour, nous n'avons trouvé aucun lien entre Grégory Wiart et Elodie Kulik. À aucun moment, le nom de Grégory Wiart n'est apparu au cours des nombreuses investigations menées dans l'affaire Kulik », assure le lieutenant-colonel Bernard Lambert.
Combien étaient-ils en ce funeste soir de janvier 2002 ? « Au moins deux hommes d'après l'enregistrement audio. » Les ADN partiels, retrouvés sur une serviette éponge ensanglantée et couverte de peinture blanche ainsi que sur une chaussette d'Elodie Kulik, ne permettent pas de dire, pour l'heure, si ces personnes présentes au moment de la mise à mort de la jeune femme sont des hommes ou des femmes
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/affaire-kulik-ladn-conserve-depuis-dix-ans-est-bien-celui-de-gregory-wiart
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