La folle aventure parisienne du petit Nicolas

Ce week-end, l'angoisse avait envahi la commune d'Abbécourt, entre Chauny et Noyon.

Les parents, les proches, les forces de l'ordre et beaucoup de bénévoles s'inquiétaient du devenir du petit Nicolas Laboue, 13 ans (l'union d'hier).
Sa disparition remonte à samedi. L'adolescent a été retrouvé tard dans la soirée du lendemain, à Paris. « Il était très content que des policiers le retrouvent. Il n'avait pas mangé, pas dormi depuis son départ », raconte son père James, bien rassuré d'avoir serré dans ses bras son enfant dimanche, après de longues heures de recherche. Sentiment partagé par sa mère Estelle. Le papa et la maman tiennent également à saluer l'ensemble des personnes qui ont pris part à la recherche de leur enfant.

À vélo jusque dans l'Oise
Que s'est-il passé durant l'escapade du jeune homme ? Samedi, le garçon était comme chaque week-end chez sa maman (les parents sont séparés). Comme souvent, le jeune garçon est parti faire du vélo dans les environs. Mais cette fois, il n'est pas revenu. Son père s'étonne : « On le connaissait timide, casanier… pas trop aventurier ! »
Et pourtant, le garçon, en enfourchant sa bicyclette est parti à l'aventure. Direction ? La capitale. « Pourtant, il ne connaît pas particulièrement Paris », souligne le papa. Vers 14 heures samedi, l'adolescent donne les premiers coups de pédales. Sa mère, ne le voyant pas rentrer, commence à partir à sa recherche. Vers 16 heures, elle alerte la gendarmerie de Chauny. Un dispositif est déclenché dans l'heure qui suit.
Pendant ce temps, l'adolescent a filé en direction de l'Oise, en longeant le canal. « Il a laissé son vélo à la gare de Noyon, puis prit le train en direction de Paris », explique James. Nicolas monte ainsi dans un wagon. Heure de départ : 17 h 47. Pendant que le convoi quitte la gare, une trentaine de gendarmes et l'hélicoptère de la section aérienne (SA) quadrillent les environs d'Abbécourt. Les recherches se poursuivent jusque tard le soir.

Sans manger ni dormir
Mais Nicolas est déjà dans les rues de la capitale. Vers 18 h 50, il débarque sur le quai de la gare du Nord.
A-t-il un but ? « Apparemment non ! Il a fait le touriste », remarque son papa. A-t-il conscience de ce qu'il fait ? Pas plus visiblement. « Il n'a pas eu peur, nous a-t-il confié… Nous avons essayé de bien lui faire comprendre à quels dangers il s'était exposé. » De samedi à dimanche soir, le garçon erre dans les rues de Paris : Tour Eiffel, place de la Concorde… Il ne dort pas, ne mange pas et n'a pas un sou en proche. Il reste quasiment tout le temps en mouvement.
Des rencontres, le jeune homme en fait. Des bonnes comme des mauvaises. Des personnes l'aident par exemple à s'orienter. Curieuses de voir un ado se balader seul dans les rues, elles évoquent parfois le fait de prévenir la police. L'adolescent prend alors la fuite. Une réaction un peu « sauvage », qui a sûrement aussi sauvé la vie du garçon. Notamment lorsqu'un homme lui a offert des friandises, avant de lui proposer de venir au chaud et à l'abri… Finalement il semblerait que le garçon souhaitait se rendre chez sa grand-mère qui résiderait en Seine-et-Marne.
Secours, bénévoles et proches ont poursuivi les recherches tambour battant dimanche. Dans la soirée, le dénouement heureux est arrivé. Nicolas a été recueilli par des policiers. Il était alors dans les couloirs de la station de métro Vavin, à proximité de la gare Montparnasse. « Il était fatigué, et s'était assis sur un banc. Il commençait à en avoir marre et voulait que l'on vienne le chercher. » Après quelques examens médicaux, quelques heures plus tard, il retrouvait le cocon familial.
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