samedi 31 mars 2012

Elle vidait les comptes des curatelles

Elle travaillait au Capteil, devait aider des personnes à gérer leur argent. Au lieu de ça, elle a abusé de leur confiance en les escroquant.

PLUS de 10 000 euros, c'est la somme qu'a détournée une jeune femme pendant un an et demi. À 31 ans, elle exerçait la fonction de mandataire judiciaire pour le Capteil (centre d'accompagnement des personnes sous tutelle ou en établissement pour inadaptés de Liesse) à Liesse-Notre-Dame.
Celle qui se tenait à la barre hier après-midi a, de mai 2010 à décembre 2011, abusé de la confiance des personnes dont elle avait la gestion des comptes. Ces victimes, des majeurs protégés, sont au nombre de vingt-deux.
Deux cents euros pour l'une, 450 euros pour une autre… Les sommes retirées de manière injustifiée sur les comptes sont allées jusqu'à 1 220 euros pour l'une des victimes. Et c'est d'ailleurs là, que la prévenue, diplômée en droit, a fait une erreur. « Elle a retiré 700 euros sur le compte d'une personne qui est très économe », indique Me Cambier, représentant les intérêts de l'association.
Me Panzani, qui venait au soutien des victimes, est même allée jusqu'à dire que les victimes n'ont pas été choisies au hasard : « Elle avait accès aux comptes de cent cinquante personnes et vingt-deux ont été choisies parce qu'il y avait de l'argent sur ces comptes. »


Licenciée depuis de l'association, la jeune femme a déjà, grâce à l'aide de sa famille, remboursé le Capteil qui a, de son côté, indemnisé les victimes.
À la barre, les magistrats se posaient toutefois une question : pourquoi avoir risqué de tout perdre pour ces sommes ? « Il n'y avait pas de besoin », affirme Blandine Leroy, substitut du procureur. « Vous gagniez à l'époque 1 380 euros, votre concubin avait également un salaire correct », s'interroge le parquet. « Vous étiez là pour les protéger, pas pour les escroquer », lâche Martine Brancourt, présidente du tribunal.
À la barre, la prévenue présentait un sentiment de distance, de froideur, par rapport aux faits. « Vous ne semblez pas très affectée parce que vous avez fait à ces personnes », pose l'un des magistrats assesseurs.
Pour la défendre, Me Foviaux reconnaît que sa cliente peut donner l'impression de parler de quelqu'un d'autre, mais il ne faut pas s'y fier selon elle : « C'est sa façon de se défendre. Elle a aussitôt tout fait pour indemniser le Capteil. »
Face aux réquisitions du parquet (18 mois de prison intégralement assorti du sursis avec mise à l'épreuve), le tribunal a été plus sévère en la condamnant à une peine de deux ans de prison intégralement assorti du sursis, ainsi qu'à l'obligation d'indemniser les victimes (300 euros chacun) et le Capteil à hauteur de 3 500 euros.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/elle-vidait-les-comptes-des-curatelles

Aucun commentaire: