vendredi 30 mars 2012

En fuite depuis trois mois, Karim Merini se livre

L'ex-champion de France convoqué au tribunal pour trafic de drogue : Karim Merini était à la tête d'un vaste réseau. Il est poursuivi aussi pour contrefaçon et détention d'armes de poing.

L'EX-CHAMPION de France amateur, le karatéka Karim Merini, affilié au club multiboxe de Saint-Quentin, a mis fin lundi à plus de trois mois de « cavale ».
Acculé, sentant l'étau se resserrer, il a écouté les conseils des gendarmes qui l'exhortaient de se rendre, en se présentant à la brigade de gendarmerie de Chauny au petit matin.
« On le recherchait depuis le 5 décembre, où il était passé au travers les mailles du filet. Il faisait l'objet d'un mandat de recherche, son véhicule était sous surveillance, ses connaissances également. Il était pris au piège », explique un des enquêteurs chaunois.
Et il faut le souligner, les gendarmes ont été particulièrement tenaces dans cette affaire. Elle commence par un renseignement bien mince : un Chaunois essayerait de vendre du cannabis à des mineurs. Nous sommes alors le 14 novembre 2011. Il va falloir d'abord pour les gendarmes identifier le vendeur.
« Il disait simplement se fournir auprès d'un certain Karim, au quartier Europe de Saint-Quentin, sans plus de précision. »
Les enquêteurs multiplient les investigations. Une fois, le fournisseur identifié, ils l'ont mis sous surveillance. « On s'est rendu compte qu'il effectuait deux voyages par mois et qu'il revendait la marchandise à des lieutenants, de Bohain à Chauny », poursuit une source proche de l'enquête.
Mais le fournisseur, Karim Merini, 21 ans, n'est pas un inconnu des forces de l'ordre et de la justice. Il est tombé en 2009 pour trafic de drogue et avait été écroué à l'issue de son procès.
En reprenant à nouveau du service dans le milieu de la drogue, il s'est alors trouvé « une nourrice », c'est-à-dire qu'il entreposait ses produits et autres objets illicites dans l'appartement d'un ami qui habitait dans le même immeuble que lui, rue Henri-Hertz au cœur du quartier Europe. Mais les gendarmes qui ont mis en place une surveillance des différents « objectifs » avant de les cueillir, ont vent du subterfuge. Alors lorsqu'ils frappent au petit matin, en ce jour de décembre, ils n'oublient pas de faire un tour à l'appartement de la nourrice.
Au final chez la nourrice, 1,7 kilo de cannabis est découvert, ainsi que deux armes de poings (des pistolets à grenailles) et divers objets de contrefaçon. Une dizaine de personnes sont placées en garde à vue. Toutes avaient été ensuite laissées libre en attendant que les enquêteurs mettent la main sur la tête du réseau, car Karim Merini n'est pas là lors de la descente. En fait, en ce 5 décembre, le sportif, lève-tôt, voit l'important dispositif en train de cerner son immeuble et prend la tangente en enjambant une fenêtre du rez-de-chaussée de la barre HLM donnant sur l'arrière.
Si au cours de ces deux jours de garde à vue Karim Merini a nié toute participation au trafic de drogue, les gendarmes ont mis à profit les quasi quatre mois de fuite du sportif pour amasser les éléments accablants contre le jeune homme.
Mardi soir, Karim Merini a été remis en liberté. Il est convoqué le 14 juin au tribunal correctionnel de Laon pour trafic de drogue en récidive, contrefaçon et détention d'armes prohibées. À ses côtés, en juin prochain, « la nourrice » et trois petits revendeurs.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/en-fuite-depuis-trois-mois-karim-merini-se-livre

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