mardi 27 mars 2012

Il bricolait des brûleurs à bioéthanol dans son garage de l'Oise

Trois cents internautes de , d’Italie et de Belgique ont été séduits par le concept, celui de la cheminée à bioéthanol à la française, avec les brûleurs conçus en Picardie. Sur son site, le vendeur s’annonçait comme l’un des plus grands fabricants du pays, photo d’usine à l’appui.
En réalité, l’homme de 61 ans bricolait des brûleurs dans son garage, à Gouvieux (60). Le commerce, qui a tourné entre 2008 et 2010, est alors plus proche de l’assemblage à la petite semaine que de la chaîne de production. Cet habitant comparaîtra demain devant le tribunal correctionnel de Senlis, où il devra s’expliquer sur ses pratiques commerciales.
Un bac alimentaire en inox, une plaque métallique soudée ou rivetée sur le dessus avec une ouverture pour le feu… Et le tour est joué. A partir de cette conception rudimentaire, le vendeur surfe sur la tendance de la flamme qui brille derrière un emballage contemporain.
Sauf que ce système, souvent présenté comme « écologique », « sans fumées », peut présenter des risques d’intoxication gazeuse et aussi de brûlures, en particulier à l’allumage.

Une trentaine de victimes ont déposé plainte

Une trentaine de victimes ont déposé plainte. Sur un forum
consacré aux arnaques, des acheteurs se plaignent aussi d’avoir payé et de n’avoir jamais rien reçu. « Je me suis fait avoir de 206,50 € ! s’exclame en janvier 2011 un acheteur domicilié en Vendée. L’entreprise existe-t-elle vraiment? Ou est-ce un faux site avec tout ce que ça implique? »
La Direction départementale de la protection des populations de l’Oise est alertée, lance ses propres investigations et prévient à son tour le parquet de Senlis. Les gendarmes de Chantilly interpellent en novembre 2011 cet habitant de Gouvieux et l’auditionnent. Les enquêteurs s’interrogent sur la conformité du produit, notamment en matière de combustion et d’émanations gazeuses.
A la mi-février, le suspect est de nouveau placé en garde à vue et fait l’objet d’une comparution immédiate au tribunal. Dans le garage, les gendarmes retrouvent des pare-feu et des grilles. Le dossier, qui relève du droit pénal des affaires, s’annonce complexe, selon la défense. Les magistrats devront se pencher sur la légalité administrative des sociétés prétendument créées. L’homme a justifié ses activités commerciales par la nécessité de gagner sa vie, étant enseignant contractuel sans travail depuis quatre ans.
http://www.leparisien.fr/oise-60/il-bricolait-des-bruleurs-a-bioethanol-dans-son-garage-de-l-oise-26-03-2012-1924615.php

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