Une épicerie pour madame, un bar-tabac pour monsieur : les époux avaient pour projet de travailler côte à côte à Chavignon. Cela devait passer par quelques travaux qui n'ont jamais été réalisés et pourtant payés. Plus de quatre ans après, ils n'ont toujours pas retrouvé leurs fonds.
EN 2006, Liliane Bidel reprend l'épicerie du village, fermée depuis plusieurs mois. À Chavignon, un an après, le bar situé à quelques mètres de son commerce ferme ses portes. Son mari, Jean-Luc Bidel y voit aussitôt une reconversion possible.
Responsable d'un magasin dans le domaine agricole à Soissons, il démissionne, prend possession du garage situé à l'arrière de l'épicerie et lance des travaux d'aménagement.
« J'ai fait confiance à un jeune d'Aulnois-sous-Laon, je me disais qu'il en voulait puisqu'il démarrait son activité », pensait cet homme à l'époque. Il a rapidement constaté qu'il s'était trompé.
9000 euros payés
Le jeune entrepreneur a bien commencé les travaux en novembre 2007 mais ne les a jamais finis. « Très vite, il a disparu dans la nature, il n'était plus joignable, il n'y avait plus d'entreprise. »
Problème : pour ces travaux non achevés, Jean-Luc Bidel a payé 9 000 euros : « L'expert dit qu'il n'y en a pas pour plus de 3 000 euros sans compter qu'il a fallu reprendre certaines choses qui n'étaient pas faites correctement. »
En 2009, les époux Bidel lancent une procédure au tribunal. Ils ont obtenu gain de cause en février 2010 : le remboursement des sommes versées et plus de 12 000 euros au titre du préjudice financier, l'homme n'ayant pu commencer son activité de bar-tabac dans les lieux.
Le bar-tabac installé dans l'épicerie
Deux ans plus tard, ils n'ont pas récupéré un euro. Le bar-tabac a pris place dans une partie de l'épicerie : « Cela devient très difficile, je n'ai pas de trésorerie, je n'ai donc pas les moyens de faire une commande à Altadis. »
Quand il veut réapprovisionner ses rayons, il achète une cartouche ou deux chez un collègue et revend les paquets au prix où il les a achetés : « Je n'ai pas de commission donc je ne fais pas de bénéfice sur ces ventes. C'est vraiment un service que l'on rend à Chavignon en tant que commerce de proximité. »
À 57 ans, Jean-Luc Bidel ne regrette pas son projet car il y croyait « et sans cet escroc, nous nous en serions sortis ».
Comme le recours de la dernière chance, ils ont récemment sollicité la commission d'indemnisation des victimes d'infraction (CIVI). Problème : Les délais légaux prévoient qu'ils auraient dû agir au plus tard le 4 février 2011 or ils ne l'ont fait qu'en février 2012 : « Nous n'avions pas connaissance de cette possibilité. Nous l'avons découvert que récemment lors d'une émission de télévision. »
Ils seront tout de même entendus sur leur dossier le 5 juin prochain : « Nous gardons espoir mais si c'est négatif, je pense qu'on ne pourra pas continuer notre activité »
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/ils-ont-paye-des-travaux-qui-nont-pas-ete-effectues-en-2007-ils-nont-toujours-p
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