mardi 20 mars 2012

Procès Duflos : une sale impression

Le meurtrier de Jennifer, 22 ans, a défavorablement impressionné la cour d'assises de l'Oise, hier, entre air narquois et défense à la charge... de la victime.

« C'est une fin regrettable»: poussé dans ses retranchements par son propre avocat qui espérait mieux, Philippe Duflos n'a eu que cette faible épitaphe pour Jennifer, l'ex-petite amie de son fils, qu'il a étranglée le 13novembre2008 dans le logement de fonction qu'il occupait à l'entrée du stade de Creil. Pour Jennifer qu'il a ensuite tenté de traîner jusqu'à son grenier («mais le corps ne passait pas» ), qu'il a cachée le lendemain matin sous une bâche, puis enterrée le soir sous 60cm de terre. Il a recouvert sa tombe de ferraille ramassée dans le stade et pris soin de tracer une croix à la bombe de peinture sur le mur adjacent. Afin d'éventuellement déterrer le corps avant que les travaux du vélodrome ne risquent de le découvrir...

Ces détails, il les a confirmés hier avec un sang-froid impressionnant, agrémenté le matin d'un sourire narquois quand étaient évoqués ses pseudo-exploits amoureux. Il a surtout donné sa version des faits, la dernière en date après bien des atermoiements tout au long de l'enquête.

Selon Duflos, Jennifer et lui entretenaient une liaison depuis des années, avant même que la gamine du plateau Rouher ne devienne la petite amie de son propre fils Nicolas (suicidé en mai2009). Le président Damulot l'interroge: «Et ça ne vous dérange pas de coucher avec la copine de votre fils?» Imperturbable, il lâche: «Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Je savais que cette fille ne ferait pas son bonheur. La preuve... » Le président, à nouveau: «Vous lui taillez un costume pour l'hiver, vous la décrivez comme une assoiffée de sexe...» Duflos: «Que voulez-vous, l'envie était égale à la provocation...»

D'après lui, il a voulu protéger son fils


D'après lui, ce soir-là, elle vient s'inquiéter des problèmes de Nicolas, que certes elle a quitté mais avec qui elle a couché la veille («Ce n'est pas le procès en canonisation de la victime...», croit utile d'indiquer M.Damulot). Nicolas trempe dans un trafic de stupéfiants. Il est cerné à la fois par la police et par des dealers à qui il doit de l'argent.

Ils s'embrasseraient, Jennifer se déshabillerait, elle serait consentante pour pratiquer une fellation (des traces du sperme de Duflos seront retrouvées sur sa bouche à l'autopsie). « On était sur le lit. J'ai vu dans son sac à main une lettre dans laquelle elle dénonçait mon fils, retrace Philippe Duflos. On a parlé vingt minutes et puis j'ai vu rouge, je l'ai étranglée.»

Cette version se heurte à de multiples contradictions et au portrait de l'accusé dressé hier par des témoins: un homme travailleur, au casier judiciaire vierge mais obsédé par le sexe en général et les jeunes filles en particulier.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Proces-Duflos-une-sale-impression
Duflos risque la perpétuité. Ce serait une fin regrettable...

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