Hier matin, Xavier L., Guillaume M., Sonia P. et Sandra D. étaient présents au troisième étage du palais de justice de la cité des Princes, suite à la convocation de la juge d’instruction Sophie Baghdassarian. Accompagnés de leurs avocats M es Schwerdorffer et Belin, les quatre fonctionnaires (deux étaient venus en uniforme, deux en civil) sont restés rigoureusement mutiques devant la juge et sont ressortis quelques minutes plus tard avec une mise en examen pour « homicide involontaire ».
Ce qui fait singulièrement évoluer leur statut, eux qui bénéficiaient jusqu’alors de celui de témoins assistés. « J’ai demandé à la juge quels éléments nouveaux étaient intervenus pour en aboutir là. J’attends toujours la réponse », fait valoir M e Belin, qui dit avoir « trouvé M me Baghdassarian gênée ». On se souvient que la reconstitution des faits, en avril dernier, s’était échelonnée sur plusieurs heures et avait abouti à des interprétations cinglantes, notamment de la part d’Alain Dreyfus-Schmidt, l’un des avocats de la famille Boukrourou. « Il ressort de cette reconstitution que l’interpellation était illégale, car elle n’était motivée par aucune infraction », analysait-il alors.
« Une catastrophe ! »
Le sulfureux dossier apparaît comme « une patate chaude », pour reprendre le terme employé par un proche de l’affaire. Une histoire qui a ravivé les tensions, en décembre dernier, à la suite du rapport Baudis, Défenseur des Droits. Accablant pour la police.M e Schwerdorffer ne partage pas ces conclusions, « pleines d’a priori et de nature à polluer les débats ». Le pénaliste bisontin loue « l’indépendance du juge d’instruction » et fait valoir que « la mise en examen ne préjuge en rien de la culpabilité de nos clients. Notre ligne est claire. Depuis le départ, on vise la relaxe car on estime que les policiers ont fait convenablement leur travail ». Restera à connaître, à l’issue de l’instruction, l’orientation du réquisitoire du procureur. Très attendu… Abdelkader Boukrourou, le frère du défunt, ne cachait pas sa colère quand nous lui avons appris la nouvelle de cette mise en examen. « Nous, ce sont les assises que l’on attendait. Ce n’est pas un homicide involontaire. Mon frère a subi des violences qui n’ont rien d’involontaires. C’est une catastrophe ! Quand cela nous sera notifié, on verra avec nos avocats s’il existe des voies de recours. On n’est pas satisfait. » Les remous de l’affaire Boukrourou risquent de générer encore quelques éclaboussures.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/03/27/policiers-mis-en-examen
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