Du sursis pour le routier responsable de la mort de l’ex-Conti de l'Oise

Après avoir été licencié par Continental en 2009, avec 1 112 autres salariés, Bruno Mulhauser, âgé de 45 ans et père de deux enfants, avait rapidement retrouvé du travail afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il devait même prendre du galon dans l’entreprise de restauration qu’il venait d’intégrer. Mais le 5 juillet 2011, tout a basculé quand il a percuté de plein fouet un camion-citerne alors qu’il circulait sur une 125 cm3 à Mélicocq (60).
Bruno Mulhauser, qui roulait à moins de 40 km/h, est mort sur le coup. Le conducteur du poids lourd, qui n’avait pas respecté un cédez-le-passage, était jugé hier au tribunal de Compiègne. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis.
Le jour du drame, le routier de 36 ans, père de deux enfants, avait commencé à travailler à 3 heures du matin et avait parcouru de nombreux kilomètres en Ile-de-France et dans l’Oise. Vers 16 heures, la route était sèche et la visibilité correcte. Pourtant, à 16 heures, à une intersection de Mélicocq, il n’a pas cédé le passage au motard, malgré la signalisation. « J’ai pourtant regardé de chaque côté au moment de tourner. Je n’ai vu personne. C’est seulement en entendant un choc contre mon camion que je me suis arrêté pour voir ce qui se passait. Là, j’ai vu un motard au sol qui avait perdu son casque. Je pensais qu’il allait se relever, mais il est resté au sol », affirme-t-il, tête basse. Tous les examens pratiqués sur le routier se sont révélés négatifs. Par ailleurs, en huit ans de métier, ce dernier n’avait jamais eu d’accident. Il a également exprimé de sincères regrets à la famille de la victime. « Je m’excuse auprès de vous. Il n’y a pas un seul jour depuis cet accident où je ne repense pas au mal que je vous ai fait. Je suis vraiment désolé. Pardon », a-t-il confié, en larmes. « Bruno était très apprécié. Il était bon vivant et sociable. Il avait su rebondir après son licenciement. C’était un homme bien », témoigne son frère.
« Je comprends la douleur des parties civiles. Elle est légitime. Mais malheureusement, ce drame est en quelque sorte dû à la malchance. Depuis cet accident, mon client est lui aussi très atteint et est suivi par un psychologue. Ses regrets ne ramèneront pas votre proche, mais ils sont sincères », plaide l’avocat du prévenu. En plus de sa condamnation à six mois de prison avec sursis, le chauffeur poids lourd a écopé de quatre mois de suspension de son permis de conduire.
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