Aurélien Cambier a l'habitude d'être violent avec ses petites amies. Il dort en prison depuis hier, après avoir fait une cinquième victime, samedi.
EN amour, il ne semble connaître que le langage des coups pour mettre fin à une dispute. Aurélien Cambier, du haut de ses 22 ans, a déjà dû s'expliquer quatre fois devant la justice pour avoir eu la main trop lourde sur sa petite amie d'alors. Ce week-end, il a frappé une nouvelle fois, faisant ainsi une cinquième victime.
Samedi, vers 23 heures, lorsqu'il rentre à son appartement de la résidence Branly à La Capelle, il est ivre, plus de 1,20 gramme d'alcool dans le sang. Sa compagne ne veut pas lui ouvrir. Coup de sang. Il défonce la porte. Sa compagne est apeurée. « Vous avez commencé à l'insulter. Vous l'avez empoignée au bras, jetée contre le canapé. Elle dit que vous l'avez menacée d'un rapport sexuel forcé. Elle s'est recroquevillée. Vous l'avez alors frappée, puis en la tenant fermement par la nuque, vous l'avez amenée jusqu'au lit », relate méthodiquement la présidente. À nouveau des coups de poings. Il la laisse sur le lit hagarde, prend un sac et commence à y jeter quelques vêtements. « Vous l'avez alors agrippée à nouveau et vous lui avez mis la tête dans le sac, lui disant : T'as pas fait le sac, cette fois ! »
« Je l'ai pas frappée fort »
Hier, à la barre du tribunal correctionnel de Laon, Aurélien Cambier minimise : « Je l'ai pas frappée fort, je sais bien qu'elle a un cancer mais c'est parce que Madame est jalouse, elle pense que je vais voir ailleurs. »
Deux voisins ont prévenu les gendarmes samedi soir, en attendant les appels au secours, les cris et le vacarme. « Les gendarmes sont arrivés heureusement rapidement, sinon les blessures auraient pu être plus graves », fait remarquer le procureur.
« Un jour, Monsieur, sous l'effet de l'alcool et de la colère, vous pourriez peut-être tuer une personne », avance la présidente. Le prévenu sursaute : « Oh, non, je reste toujours lucide quand j'ai bu. »
« Je n'ai rien fait de mal »
La nonchalance, l'absence de prise de conscience, de regrets ou de remords chez Aurélien Cambier a fait bondir le ministère public : « Les gendarmes ont trouvé une victime terrorisée, en état de choc. Et Monsieur Cambier vient dire ici, devant le tribunal : je n'ai rien fait de mal. » Ludovic Manteuffel a requis l'application de la peine plancher : « deux ans d'emprisonnement dont un an avec sursis. »
Me Norbert Ognami a évoqué le parcours d'un homme malade, qui, à l'occasion, surtout quand il a bu, cogne ses copines. « Il n'a jamais caché son passé judiciaire à ses compagnes. Il respecte assez les femmes pour ne pas cacher ses excès de violences passés. »
Il a décrit un homme inséré dans la société pour qui la prison anéantirait les projets d'avenir.
Le tribunal de Laon a finalement condamné Aurélien Cambier à deux ans de prison, dont six mois ferme. Les 18 mois de prison avec sursis sont assortis d'une obligation de travail, de se faire suivre pour sa dépendance à l'alcool et de voir un psy, « afin d'expliquer cette violence contenue en vous », a précisé la présidente. Il a été conduit en prison, hier soir.
En plus des six mois ferme, deux mois de sursis ont été révoqués.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/il-passe-ses-nerfs-sur-sa-compagne
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