C’était dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juin 2010. Mohammed Laidouni avait trente ans. Chambonnaire d’origine, il travaillait depuis cinq ans dans une imprimerie en Seine-Maritime.
En ce dernier samedi de juin, il s’apprêtait à prendre la route pour Marseille avec sa mère, sa femme et son frère. La famille devait embarquer pour deux mois de vacances en Algérie.
Il était environ 1heure sur l’autoroute A13.
Le convoi de trois voitures arrive dans le département des Yvelines. L’un des véhicules de la famille Laidouni accroche une Renault Clio conduite par une jeune femme accompagnée de son ami. Le ton monte car la jeune conductrice refuse d’établir un constat amiable d’accident.
Mohammed Laidouni appelle la police tandis que le compagnon de la conductrice appelle un copain à la rescousse. Ce n’est pas un, mais une dizaine de jeunes venus d’une cité des Mureaux qui arrivent sur l’autoroute
Aussitôt sur les lieux, le ton monte et le pugilat éclate sur le bord de la route. Mohammed est roué de coups sous les yeux de sa famille. Souffrant de graves lésions cérébrales, il décédera quelques heures plus tard dans un hôpital parisien. Ses frères sont également blessés.
Le jour même, le commissaire François Xavier-Masson évoquait « un acte odieux, un déchaînement de violence sans précédent ».
Le procès devant la cour d’assises des Yvelines n’est pas encore audiencé. Il devrait se dérouler dans le courant du printemps 2013, pendant deux semaines.
Huit garçons âgés d’une vingtaine d’années sont renvoyés pour homicide volontaire, c’est-à-dire meurtre. La jeune fille qui conduisait la Clio comparaîtra libre devant la cour d’assises, mais pour non assistance à personne en danger.
À l’exception de l’un d’entre eux, tous les accusés sont encore détenus dans cette affaire.
Pour M e Combe, avocat de l’un des accusés, il sera sans doute très difficile de faire la lumière sur cette affaire : « Tous reconnaissent leur présence sur les lieux, mais pas le meurtre.
Tous refusent également de désigner celui ou ceux qui ont directement provoqué la mort de ce jeune homme. Les témoins sont les victimes et la vidéosurveillance de l’autoroute ne permet pas de distinguer les visages ».
Le procès permettra peut-être à la famille de Mohammed Laidouni de connaître la vérité, mais ne ramènera pas ce jeune athlète, mordu du ballon rond, qui jouait au foot dans un club amateur.
http://www.leprogres.fr/loire/2012/07/16/lynchage-d-un-chambonnaire-sur-l-autoroute-proces-au-printemps-2013
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