Le papa sauve sa famille des flammes

Une famille s'est retrouvée prisonnière d'un incendie au premier étage d'une maison dans le Laonnois. Le papa est parvenu à faire descendre tout le monde, sains et saufs.
ON a vraiment évité un terrible drame dans la nuit de jeudi à vendredi à Aubigny-en-Laonnois, au sud-est de la ville préfecture. Un incendie s'est déclaré dans une maison au rez-de-chaussée. Toute une famille ainsi que leur invitée se sont retrouvées piégées au premier étage.
« Ma fille, qui était au second, est venue me voir vers 22 h 15, en me disant qu'elle sentait comme de la fumée. J'étais au salon à regarder la télé, je n'avais rien remarqué », explique Reynald Ducros, locataire. Le temps qu'il inspecte le logement pour voir s'il y avait quelque chose d'anormal, il était trop tard.
Par la fenêtre
Une épaisse fumée et des flammes avaient envahi le hall d'entrée interdisant toute sortie. La maman venait tout juste d'avoir le temps de remonter. « A l'étage, il y avait aussi ma fille et son amie, ainsi que mon garçon. En bas, les autres locataires ne s'étaient eux aussi rendu compte de rien. Ce sont nos cris qui les ont alertés. »
La seule issue possible est de passer par la fenêtre. Mais celle-ci se trouve très en hauteur. Et le saut, surtout pour les enfants, est bien trop risqué. « C'est là que j'ai décidé de me pencher par la fenêtre le plus possible, en les tenant à bout de bras pour que leur chute soit minimum. » Le papa pense d'abord à sauver l'invitée. Il se sent responsable. Il poursuit ensuite par sa fille tandis qu'en bas un voisin est venu apporter son aide. Mais au moment de passer au garçon, une nouvelle angoisse attend le père. L'enfant s'est enfui dans le noir pour tenter de trouver de l'air. « Je suis repartie dans la chaleur, la fumée, l'obscurité, pour le rechercher. Heureusement, je suis tombé sur lui et j'ai pu le sortir à son tour. » Viendra ensuite la maman, puis lui. Il va alors se blesser légèrement. « De toute façon, la chaleur était telle que je ne pouvais faire autrement que de sauter. On ne se rend pas compte si on n'a pas vécu ce genre de situation. »
Ils ont tout perdu
Reynald Ducros ne se considère pas comme un héros. « J'ai fait ce que tout père de famille aurait fait. C'est l'instinct de survie. » En attendant, ils ont tout perdu. Les pompiers sont intervenus, bien sûr. Mais tout ce qui se trouvait à l'intérieur de cet ancien presbytère rénové par la commune est parti en fumée.
« On était en maillot tellement il faisait chaud. Tous nos vêtements ont brûlé. On n'a plus rien à se mettre. » Les papiers, les cartes de crédit, le mobilier… Tout a disparu. Même une des voitures est immobilisée, les clés se sont évanouies.
Pour l'heure, la famille est hébergée chez un ami à Saint-Erme. « On espère, cependant, pouvoir retrouver le plus rapidement possible un logement. La rentrée scolaire approche. Les enfants ont besoin de retrouver une vie structurée. » Du reste, ils venaient d'acheter les fournitures qui elles aussi ont brûlé. « Nous sommes vivants, c'est le principal ! »

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