L’oiseau n’est pas menacé d’extinction, mais le perroquet s’avère bel et bien en voie de… disparition dans l’agglomération. Hier, l’un de ces volatiles, une Amazone à front bleu joyeusement baptisée Joséphine, a été volé chez un fleuriste lyonnais. L’information pourrait faire sourire s’il ne s’agissait pas du cinquième perroquet ainsi dérobé depuis le début de l’année.
En février, trois cambriolages avaient été perpétrés dans des animaleries en l’espace d’une semaine. Un Gris du Gabon avait été subtilisé dans le magasin Botanic, à Écully. Au Jardin Fleuri, dans le quartier Champvert (Lyon 9 e), c’est un autre Gris du Gabon, ainsi qu’une Amazone à front bleu (déjà), qui avaient été enlevés, tandis qu’un Cacatoès de Ducorps disparaissait chez Villaverde à Brignais.
Ces espèces ne vous disent probablement rien, mais elles peuvent valoir cher à la revente : entre 1 700 et 2 500 euros. « En fait, ces perroquets-là sont très recherchés car ils parlent facilement, particulièrement le Gris du Gabon, qui s’exprime très distinctement. Les collectionneurs les affectionnent », indique Stéphane Damas.
Ce Major de la brigade des affaires générales, chargé de l’enquête sur ces curieux vols, n’établit pas de lien formel entre les affaires. Mais, tout semble indiquer que le ou les cambrioleur (s) s’avèrent les mêmes à chaque fois. « Déjà le butin est particulièrement spécifique. Et puis, la façon d’opérer est systématiquement identique. Le ou le (s) malfaiteur (s) entre (nt) dans les magasins par effraction, en pleine nuit, et ne s’intéresse (nt) qu’à l’oiseau recherché, puisque rien d’autre n’est dérobé. Il (s) agiss (en) t très vraisemblablement sur commandes ». Les commerçants cambriolés dans la nuit de mardi à mercredi en sont, eux aussi, convaincus. Leur porte, là encore, a été forcée. Il était 2 h 20 du matin. Et, comme dans tous les cas, l’oiseau a été emmené avec sa cage.
Depuis hier, ces malheureux propriétaires se montrent inconsolables. Joséphine – leur perroquet personnel, qui contrairement aux autres n’était pas à vendre – « faisait partie de la famille ».
« Elle était très intelligente et très affective, même si c’était parfois une vraie teigne. Elle parlait très bien pour son âge (4 ans), prononçant parfaitement les mots « bonjour », « je t’aime », « joyeux Noël », mais surtout elle adorait qu’on lui donne des gâteaux. Elle nous remerciait en disant « Mmmmh, gâteaux » ! ».
Au Jardin Fleuri, personne, non plus, n’a oublié Gribouille (le gris) et Pistache (le vert), que tous les clients adoraient. Cinq mois après leur enlèvement, là-bas on rêve encore secrètement de les revoir. Les fleuristes, eux, sont persuadés qu’ils retrouveront bientôt Joséphine. Stéphane Damas se veut plus prudent : « L’enquête suit son cours. Mais pour l’heure, nous n’avons aucune piste véritable. Il faut dire qu’en vingt ans de service, je n’ai jamais été confronté à une telle affaire ! ».
Des oiseaux intelligents
Le perroquet, oiseau protégé par la convention de Washington (CITES), est l’animal qui reproduit le mieux le langage humain. Il en existe une vingtaine d’espèces. Toutes sifflent mais toutes ne parlent pas. Doté d’une intelligence comparable à celle d’un enfant de 3-4 ans, le perroquet doit être formé, dès son plus jeune âge, pour développer un vocabulaire varié et compréhensible. Leur espérance de vie atteint les 80 ans chez certaines espèces.
http://www.leprogres.fr/rhone/2012/08/02/mysterieux-vols-de-perroquets-dans-l-agglomeration-lyonnaise
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