- Logiciel gagnant
Sur le papier, la mécanique paraissait huilée comme un pédalier de coureur cycliste. À peine lancée, elle s'est salement enrayée. « 75 % des capitaux n'ont jamais été investis », relève le procureur Catherine Figerou, en ironisant sur les excuses avancées par Dominique Tarozzi. Il a invoqué la déprime boursière de l'après- 11-Septembre. Mais il se plaint aussi de la Barclay's, une grande banque anglaise à l'origine, selon lui, de la disparition de 700 000 euros au Ghana.
Aucun des arguments qu'il avance ne passe la rampe, hormis sans doute celui des pertes essuyées en Bourse. « Il faisait des opérations bizarres », a confié un trader parisien à la police judiciaire. Son parcours quelque peu atypique aurait pourtant dû inquiéter les investisseurs. Placé en faillite personnelle en Lot-et-Garonne après la Bérézina de son magasin de motos, il avait émigré à Bordeaux pour ouvrir un commerce similaire sous une autre enseigne.
- Héritier Rockefeller
Une aubaine pour Dominique Tarozzi qui récupérait rapidement 150 000 euros via un compte de transit ouvert à Londres au nom du directeur de la BNP des Chartrons. « Est-ce vraiment le rôle d'un directeur d'agence de proposer ce type d'opération à haut risque à l'un de ses clients », s'interroge la présidente Caroline Baret. Au total, René Poulet Oser a perdu près de 500 000 euros dans l'affaire après avoir accordé au trader d'opérette une garantie de 230 000 euros qui ne manquera pas d'être actionnée.
Dominique Tarozzi se borne à dire qu'à l'époque bien d'autres sociétés boursières opéraient de la même façon. Quant au banquier qualifié de « sans scrupule » par le procureur Catherine Figerou, il se défend de toute intention malveillante. « Il a lui même recommandé ces placements à sa propre belle-sœur. Il a été victime de sa crédulité malgré ses trente-trois ans de métier, plaide son avocat Me Éric Laborie. Dominique Tarozzi se présentait comme trader avec un logiciel, qu'il avait, et une structure luxembourgeoise qui existait. »
Le tribunal n'a pas cru à la naïveté du fondé de pouvoir de la BNP qui écope d'un an de prison avec sursis pour complicité d'abus de confiance. Encore moins bien sûr à celle de Dominique Tarrozi condamné à trois ans dont vingt-six mois avec sursis. Pas de quoi surprendre le trader. Ne disait-il pas à sa mère lors d'une conversation ayant fait l'objet d'une écoute téléphonique : « Il faudra bien que je fasse de la prison. »
http://www.sudouest.fr/2012/09/21/son-logiciel-de-trader-le-mene-en-prison-826714-2780.php
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