Les cheveux rassemblés dans une queue-de-cheval, la jeune femme médecin (aujourd’hui généraliste en Alsace) s’avance à la barre du tribunal correctionnel de Nancy pour répondre d’homicide involontaire.
« Si j’avais eu le moindre doute, j’aurais pris une autre décision », chuchote-t-elle, tremblante et visiblement émue. En 2006, régulateur au Samu de Nancy, elle n’a pas estimé nécessaire de dépêcher un médecin chez une quadragénaire qui se plaignait de douleurs thoraciques. Il est 4 h du matin ce 5 novembre. La jeune urgentiste a déjà reçu une centaine d’appels. A l’autre bout de la ligne, un homme lui indique que sa compagne, avec laquelle il a passé la soirée en discothèque, ne se sent pas bien. Elle souffre d’un point dans la poitrine, de fourmillements dans les bras. Il ajoute que la dame, âgée de 45 ans, est sujette aux crises de spasmophilie. La patiente prend à son tour le combiné et confirme en tous points le tableau clinique dressé par son ami. Elle insiste cependant sur le fait que sa douleur « au centre des côtes n’est pas comme d’habitude ». Le médecin lui conseille de respirer dans un sachet, de prendre un antidouleur et de se reposer. La dame s’exécute, s’allonge sur le canapé et s’assoupit. Cinq heures plus tard, son compagnon la retrouve inerte. Les tentatives de réanimations resteront vaines. La quadragénaire décède d’un infarctus du myocarde, dû à une défaillance cardiaque aiguë.
« Le dossier est douloureux tant pour la famille de la victime que pour vous. Votre conscience professionnelle n’est pas en cause », consent le président Bridey. « Mais la question est de savoir si vous avez commis une négligence ou non ». Les experts ont tranché : pour eux, le jeune médecin de 29 ans à l’époque a fait une erreur d’appréciation dans son diagnostic.
http://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2012/09/21/decision-tragique
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