Le 14 mars 2011, après avoir eu une altercation, pour une histoire de chiens, avec Bruno, un passant, place Gambetta, Abdelouaheb Aguebet Chems, 36 ans, s'est attablé avec lui au bar le Riche pour finalement discuter dans le calme. La soirée s'annonçait bien.
Seule à une autre table, se trouvait Fabienne Brun, 51 ans. Très vite, alors que les deux hommes trinquent à une amitié naissante, la femme lie conversation. Au même moment, dans son appartement de la rue Judaïque, Marie, l'amie d'Abdelouaheb, attend son retour. Comme il tarde, elle va le rejoindre. L'apéritif se prolonge et le couple décide d'inviter leurs deux amis de rencontre, Bruno et Fabienne, à dîner. Il est environ 22 heures.
Vers 0 h 30, lorsque les secours arrivent, Fabienne Brun a perdu connaissance et porte des traces de coup au visage. Elle est décédée le 15 mars en fin d'après-midi. Ce soir-là, quelque chose a basculé.
Pendant la soirée, parce qu'elle laisse entendre qu'il a tenté de la draguer, Fabienne agace Abdelouaheb. Le ton monte, les insultes pleuvent des deux côtés. Marie et Bruno tentent de calmer les choses. « Mais quand l'un arrêtait, l'autre recommençait », ont-ils tous les deux témoigné hier après-midi à la barre de la cour d'assise présidée par Éric Veyssière, où a débuté le procès d'Abdelouaheb Aguebet Chems pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Souvenirs brumeux
L'accusé, qui bénéficie de la présomption d'innocence, est défendu par Me Jérôme Dirou. Personne ne s'est constitué partie civile au nom de Fabienne Brun.
Les différents témoignages, des proches d'Abdelouaheb Aguebet Chems l'ont fait apparaître comme un homme paisible. « Je n'arrive pas à comprendre. Abdelouaheb, c'est l'inverse d'un homme violent », dira sa sœur.
Mais dans la soirée du 14 mars 2011, il a perdu son sang-froid. Il reconnaît avoir donné des gifles. Les deux témoins évoquent aussi des coups de poing et de pied. Mais les souvenirs sont brumeux. Tout le monde avait beaucoup bu.
« On aurait dit que Fabienne le cherchait. Il n'y avait pas que des paroles. Elle faisait des gestes, des grimaces », a affirmé Bruno. Fabienne Brun a été présentée comme une personnalité difficile, fragile, toxicomane depuis l'âge de 18 ans et qui avait déjà connu des accidents de santé. Mais le rapport d'autopsie qui sera développé aujourd'hui affirme que les coups reçus sont en lien avec l'hémorragie cérébrale qui a emporté la quinquagénaire quelques heures plus tard. Verdict aujourd'hui.
http://www.sudouest.fr/2012/09/18/de-l-alcool-des-gifles-et-un-drame-824008-2780.php
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