Aller dire ivre à son fils de 15 ans qu'on veut « tuer sa mère », voilà le nouveau dérapage de cet homme toujours ingérable lorsqu'il boit trop.
EN janvier dernier, c'était la première fois en plus d'un demi-siècle d'existence qu'il comparaissait devant un tribunal. C'était déjà dans le cadre de la comparution immédiate, pour avoir menacé des gendarmes avec une arme en état d'ivresse.
Alain avait alors écopé de six mois ferme, peine qu'il avait fini de purger le 9 juin dernier.
Hier, ce natif carolo, à l'évidence parfaitement ingérable lorsqu'il abuse de l'alcool, se trouvait encore dans le box des accusés, en état de récidive.
Samedi, à l'issue d'une « fête d'anniversaire », il s'est rendu à Givet, là où résident son ancienne compagne et son fils. La première n'était pas là. Le second, âgé de 15 ans, a entendu son père répéter en boucle : « Je tuerais encore bien ta mère ! »
Deux gendarmes, contactés par l'adolescent, interpellent Alain alors que celui-ci est reparti au volant de son véhicule.
Refus d'obtempérer, encore moins de se soumettre à un test d'alcoolémie. En guise de bonus, les militaires reçoivent des insultes en rafale.
Sur son père, le fils précise : « Il avait tellement bu qu'il n'a pas réussi à s'allumer une cigarette […] Mais quand il ne boit pas, il est gentil. »
Plus maladroit que machiavélique, Alain a l'encombrant don d'aggraver son cas à chaque réplique : « J'avais bu, j'étais vindicatif. »
Pour le mea culpa, ce sera tout : «''Tuer'', c'est mon mot à moi quand je me mets en colère. Toujours. Et puis elle n'avait qu'à pas m'appeler quand je suis sorti de prison, aussi ! »
Son ancienne compagne expliqua aux enquêteurs : « Je pensais qu'on pouvait encore vivre ensemble ( Ndlr : à la sortie de prison d'Alain) mais ça s'est vite dégradé. Il veut tout contrôler. Après trois semaines, je lui ai demandé de partir. »
« Que du café. Sans sucre et noir »
« Et c'est normal pour vous de dire à son fils de 15 ans : ''Je tuerais encore bien ta mère''?», semble s'agacer la substitut du procureur.
Dans un déni de réalité quelque peu surréaliste, Alain répond : « Tout allait bien… Et puis il y a eu ce grain de sable dans la mécanique ! »
Avec une fausse légèreté, le président enchaîne : « Et l'alcool dans votre vie, ça a quelle importance ? »
Une nouvelle fois, le prévenu rate le virage : « La semaine, je ne bois que du café. Sans sucre et noir, vous pouvez faire une enquête. »
L'avocate de la partie civile se demande « qu'est ce qui se serait passé ce soir-là si (l'ex-compagne d'Alain) avait été là » et réclame un euro symbolique pour sa cliente. La substitut du procureur, estimant « extrêmement inquiétant » l'attitude du prévenu, requiert trente mois de prison - dont dix-huit ferme - avec une obligation de soins et une interdiction d'entrer en contact avec la victime.
Avec opiniâtreté, l'avocat de la défense s'évertue à réduire la portée des propos menaçants d'Alain : « Mais s'il voulait vraiment tuer sa femme, il l'aurait fait depuis longtemps ! Il a ses mots, ce sont les mots qu'il connaît… Et son fils le dit : il aime son père, sauf quand il a bu ! »
Invité à prendre la parole une dernière fois, cet homme sans le moindre revenu lâche : « Malgré tout ce qui s'est passé, il faut que je les aide. »
À l'issue du délibéré, Alain est condamné à douze mois de prison ferme - avec mandat de dépôt à la maison d'arrêt de Charleville-Mézières. En outre, il devra chercher du travail, se soigner et ne pas entrer en contact avec son ancienne compagne.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/tribunal-correctionnel-menace-de-mort-reiteree-le-si-gros-grain-de-sable-dalain-0
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