C'est une dame, en tout début de journée ce jeudi 27 septembre,
qui interpelle les policiers en tenue qui passent rue Verhæren.
Cette dame en a marre
Marre de quoi ? Elle s'indigne qu'on puisse vendre de la drogue au pied des immeubles apparemment en toute impunité. La riveraine indique l'entrée de la rue Verhæren où siègent les guetteurs. Et même l'étage où se déroulent, à l'abri des regards, les transactions illicites. Les policiers se précipitent à l'étage indiqué et tombent sur des jeunes gens très surpris de cette visite matinale. Un duo tente de se réfugier dans un appartement dont l'occupante ouvre la porte. Elle est arrêtée elle aussi tandis que les deux jeunes gens sont serrés avec 148 gr d'héroïne, 13 gr de cocaïne et deux balances de précision. Ce qui, pour des jeunes inconnus des services, n'est pas négligeable.
Une entreprise
qui ne connaît pas la crise
Hier, devant la présidente Nourith Reliquet, Malika F., 38 ans, dans le rôle de la « nourrice », lâche tout : « C'est vrai, en cas de descente de police, ils peuvent se réfugier chez moi ». En échange, les dealers lui fournissent gratuitement 0,4 gr de cocaïne par jour. Elle vit seule, elle est retombée dans les stupéfiants : « C'est déjà difficile de se sevrer mais, dans le quartier, on est sans arrêt tenté par les dealers », résume-t-elle.
Nordine Chaoumia, dit « Nono », 19 ans, est prudent : il assure ne revendre héroïne et cocaïne que depuis 4 jours. Le prévenu dit se fournir auprès d'un gros dealer qu'il ne peut - assure-t-il - nommer par peur des représailles. Toutefois, malgré la brièveté de leur enquête, les policiers ont retrouvé quelques toxicomanes qui disent lui acheter depuis bien plus longtemps. On le présente d'ailleurs plutôt comme le « boss » de cette petite entreprise qui ne connaît guère la crise.
Son copain Naïm Bouazzouni, 19 ans également, est représenté sous les traits d'un revendeur agissant sous les ordres du précédent. Lui aussi limite fortement dans le temps ses prestations. Aucun des deux n'habite dans le secteur où ils officient. L'un assure qu'il est venu dans ce quartier parce que son grand frère y habitait. Le second déclare que sa petite amie y vit. Le duo se présente comme des amateurs. « Ah bon ? Vous disposiez tout de même de quantités non négligeables ! Mais comment vous avez appris à opérer de façon aussi professionnelle ? », interroge la présidente Nourith Reliquet. « J'ai vu ça à la télé », répond « Nono » avec une candeur rafraîchissante. Reste un quatrième personnage : un guetteur mineur qui sera jugé devant la juridiction des enfants.
Après les plaidoiries de Mes Lefebvre, Latrèche et Dziwoki, les deux dealers écopent de 10 mois de prison et la « nourrice » de 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2012/10/02/elle-se-rebiffe-contre-les-dealers.shtml
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