mardi 2 octobre 2012

Reconstitution à Moissac : M. Belhachemi n'aurait jamais dû croiser son tueur

C'est hier en fin d'après-midi quai Magenta, à Moissac, que la juge d'instruction montalbanaise Florence Bru, en charge du meurtre de Mohamed Belhachemi tué le 19 mai 2011 au bas de son immeuble, a décidé de procéder à la reconstitution des faits, en présence des trois présumés suspects (1) parmi lesquels Rachid Dallier, 28 ans, et Khaled Touil, 26 ans, celui qui aurait porté les coups fatals .
Un fort déploiement de forces de l'ordre dont un escadron de gendarmes mobiles avait bouclé le secteur de façon spectaculaire,à l'image à l'époque de la reconstitution de l'affaire du pont Napoléon.
Il était environ 21 heures au 1 rue du Pont, quai Magenta lorsque Mohamed Belhachemi, un jeune maçon moissagais de 23 ans, alerté par les cris d'une rixe à l'extérieur, quitte le domicile familial pour tenter d'apaiser le différent qui oppose un ancien habitant de l'immeuble, Khaled Touil avec un jeune du quartier. C'est en voulant protéger ce dernier, vraisemblablement menacé par Touil et Rachid Dallier, que le jeune maçon a trouvé la mort. Lardé de trois coups de couteau à l'abdomen et achevé d'une bouteille en verre brisée sur son crâne, le jeune franco-algérien qui souffre de plusieurs hémorragies, décédé quelques heures plus tard sur la table d'un bloc opératoire de Toulouse.

La cavale infernale

Les deux présumés meurtriers et la compagne de Rachid Dallier, une Montalbanaise de 22 ans prenaient, dès lors, la fuite. Une cavale infernale qui allait faire une autre victime. Quatre plus tard, en effet, après l'homicide du maçon moissagais, les deux individus se rendaient chez une connaissance, dans un appartement de Rangueil. Là, après avoir beaucoup bu, ils poignardaient leur hôte un Toulousain de 23 ans. Ce dernier complètement ivre se sortait miraculeusement de dix coups de couteau. Leurs portraits diffusés dans toutes les gares et aéroports du pays, le macabre trio gagnait dans la nuit l'Espagne. C'est à la gare de Cerbère (Pyrénées-Orientales) que Rachid Dallier et sa compagne, étaient par un heureux hasard identifiés et arrêtés par la police des airs et des frontières, deux jours seulement après l'homicide de Mohamed. Il laissait derrière eux le principal mis en cause Khaled Touil dont les enquêteurs de la section de recherche (SR) de Toulouse et de la brigade de recherche (BR) de Castelsarrasin, pensaient à ce moment-là qu'il avait pu gagner le Maghreb, via Gibraltar. Champion du travestissement, Touil n'en est pas à sa première cavale, les enquêteurs savent qu'il sera difficile à retrouver.

Le complice tente de s'évader

Après des semaines d'investigations, de fausses pistes suivies du côté de la famille à Nice et à Marseille, les gendarmes trouvent, enfin, une piste sérieuse : celle de l'ancienne compagne du fugitif. Son téléphone mis sur écoute, la jeune femme qui réside à Montauban, confirme aux enquêteurs que Touil est rentré en France et n'a pas pris la fuite en Afrique du Nord comme ils avaient pu l'imaginer. C'est en la suivant à Grenoble, en juillet 2011, que les gendarmes finissent par mettre un terme à la cavale de Khaled Touil. Esseulé, sans un sou, l'individu vit depuis quinze jours dans la plus grande précarité, couché sur un carton dans la cave d'un immeuble. Entretemps, son comparse en détention à la maison d'arrêt d'Agen tente de s'évader avec l'aide d'un complice. Sa tentative échoue alors que les grappins sont déjà sur les murs de la maison d'arrêt. Si hier soir, le trio devait répondre des circonstances du meurtre de Moissac, l'information judiciaire en cours aurait ouvert les pistes d'autres crimes sanglants… Certains enquêteurs n'hésitant pas à faire des parallèle avec le scénario du film de Bertrand Tavernier «L'Appât.»

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/02/1454255-m-belhachemi-n-aurait-jamais-du-croiser-son-tueur.html

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