Aujourd'hui, Karen et James Gunn sont excédés, reconnaissent être « méfiants » vis-à-vis des habitants du village et ils se demandent même s'ils ne doivent pas repartir en Angleterre.
Tout a commencé en mai. Ils se réveillent un matin et découvrent leurs trois véhicules avec les pneus crevés : ceux du monospace utilisé pour transporter la grande famille, ceux du camion qu'utilise quotidiennement le père, plombier électricien, pour son travail et ceux d'un autre camion plus vieux et qui sert occasionnellement. Un matin d'octobre, ils retrouvent les essuie-glaces des trois véhicules cassés. Le 1er décembre, les pneus sont à nouveau crevés.
Et mercredi dernier, au réveil, ils constatent que le véhicule professionnel de James est couvert de mayonnaise et tagué.
- 3 000 euros de frais
Des plaintes ont été déposées à la gendarmerie et une enquête est en cours. Si le couple reconnaît que cela s'est passé pratiquement à chaque fois des soirs d'animations à la salle des fêtes, James et Karen sont persuadés d'être visés en raison de leurs origines étrangères, dans cette commune où le Front national est arrivé en seconde position lors de l'élection présidentielle. « Une dizaine de voitures se garent tous les soirs sur ce parking. Pourquoi, à chaque fois, les autres véhicules n'ont-ils rien ? », interrogent-ils.
Le seul autre résident qui a aussi subi des dégradations est un Français d'origine turque. Lui aussi se sent visé. « Ma femme est voilée et, depuis qu'on est arrivés, je sens le regard des gens. J'ai eu, une fois, les essuie-glaces cassés et la carrosserie de ma voiture rayée. »
Pour James et Karen, chaque nouveau forfait ne fait que raviver ce sentiment de ne pas être acceptés. Karen se souvient de la fois où un voisin lui a répondu « qu'ils n'avaient qu'à rentrer chez eux » s'ils ne supportaient pas la fumée du feu dans le jardin mitoyen. Ils évoquent aussi ces « regards » dérangeants, « comme si on était des bêtes curieuses » lorsqu'ils participent à la vie du village. Ou, plus simplement, cette difficulté à nouer des relations avec les natifs du village. Ils sont aussi conscients de la barrière de la langue. « On fait des efforts, mais c'est dur. J'ai tout de suite commencé à travailler et je n'ai pas eu le temps de prendre des cours de français », reconnaît James. Lui et sa femme se sentent « seuls et sans soutien » face à ces actes malveillants qui se répètent.
Le maire, Claude Delpy, évoque la possibilité de conflits de voisinage, tout en affirmant sa volonté que cela cesse. « On ne sait pas qui fait ça. C'est un vrai problème », reconnaît-il. Il affirme envisager « sérieusement » installer une caméra de surveillance.
http://www.sudouest.fr/2012/12/17/des-anglais-indesirables-911559-710.php
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