Il s’était persuadé que ses filles, âgées de 6 et 10 ans, désormais élevées par leur mère, étaient en grand danger, victimes d’agressions sexuelles de la part de deux hommes situées dans l’entourage de son ex-épouse. Un scénario improbable, ayant abouti à un non-lieu, mais lui ne voudra rien entendre.
Après trois années d’une séparation plus que conflictuelle, et d’un contentieux interminable sur la garde des enfants et son autorité parentale, le père de famille avait dépassé les bornes, le 14 décembre dernier, en enlevant la plus jeune des deux petites, devant son école, à Miribel. Sa mère n’avait eu des nouvelles de la fillette que six jours plus tard, le 20 décembre, lorsque les gendarmes avaient enfin retrouvé sa trace, au domicile d’un oncle, à Antibes.
Un comportement totalement inadapté, épilogue d’une lente dérive intra-familiale, sanctionnée hier, par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse. Le délibéré : six mois de prison avec sursis pour le neveu, 24 ans, qui avait participé au « rapt », au volant du véhicule ; trois ans de prison dont deux avec sursis et une mise à l’épreuve de trois ans pour le père, 38 ans, maintenu en détention pour l’ensemble de son œuvre. Ce n’était pas la première fois qu’il soustrayait ainsi une de ses filles à l’autorité de sa mère. Surtout, il aura donné le sentiment, dans ce dossier, d’avoir « instrumentalisé ses enfants », en suscitant auprès d’elles des dénonciations d’agressions sexuelles qui se sont révélées infondées.
C’était en octobre 2011. Ces accusations gravissimes, à l’encontre d’un voisin et de l’employeur de la jeune femme, ne seront attestées par aucun des examens psychologiques et physiques effectués sur les deux petites filles, qui finiront par reconnaître avoir menti, pour ne pas déplaire à leur papa… Il n’en faudra pas plus pour retourner la procédure contre lui, poursuivi pour dénonciation calomnieuse.
Un malentendu, né d’une incompréhension provoquée par des déclarations enfantines maladroites, a plaidé son avocat Me Bouvard. Mais le prévenu lui-même a semblé toujours convaincu de la véracité de ses dires. Me Séverine Debourg, au nom de la partie civile, en a fait une autre interprétation : « Ne vous laissez pas abuser par le discours du père qui est en manque de ses enfants […] Ce qui l’anime, c’est la jalousie envers cette femme ». Comme le souhaitait le parquet, le tribunal a suivi.
http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/01/29/soustraction-d-enfant-prison-ferme-pour-le-pere-de-famille
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