mardi 29 janvier 2013

Vaucluse : la piste criminelle retenue dans la mort du couple de retraités

La visite d'un médecin légiste dans cette petite maison de village de la Grand rue à Châteauneuf-de-Gadagne, dimanche en fin de journée, aura permis de lever les doutes que nourrissaient déjà les enquêteurs depuis plusieurs heures.

Depuis que le couple a été retrouvé dans la pièce principale de sa maison en partie incendiée. Un environnement suspect, une double mise à feu et des victimes blessées à la tête, il n'en avait pas fallu plus aux enquêteurs pour qualifier d'emblée ces deux morts de "suspectes".

L'origine de la mort de Saad et Monique Merabet, un couple de retraités de 74 et 75 ans, est bel et bien criminelle. Ecartée, donc, la thèse d'un drame familial, balayée celle d'un suicide imaginé par ce couple sans histoire, pour en finir. Les deux retraités présentaient
en effet des plaies à la tête générées par une arme tranchante. Saad semblerait plus sérieusement touché que son épouse.
Aucune arme n'a d'ailleurs été retrouvée sur les lieux et sa nature est encore incertaine tant que l'autopsie des corps n'aura pas été réalisée. Elle aura lieu ce matin à l'institut médico-légal de Nîmes et apportera des éléments très attendus par les enquêteurs de la brigade des recherches d'Avignon et de la section de recherches de Marseille, qui s'activent pour tenter d'élucider cette affaire.
Certes, Saad et Monique ont manifestement reçu plusieurs coups à la tête mais ces coups étaient-ils pour autant mortels ? Pourraient-ils avoir péri asphyxiés par les fumées dégagées par l'incendie que le (ou les) agresseur(s) a(ont) cru bon d'allumer sans doute pour vainement faire croire à un accident ? "On attend beaucoup des autopsies tout comme des prélèvements effectués qui nous permettront d'avancer", confirmait hier le procureur d'Avignon, Bernard Marchal.
Morts depuis la veille ?
L'examen médico-légal devrait également permettre de déterminer si d'autres coups ont été assénés au couple et s'il peut initialement s'agir d'une bagarre. Il datera également la mort avec davantage de précision. Selon nos informations, il n'est pas exclu qu'elle ait pu intervenir dans la soirée de samedi. Le feu allumé dans leur maison aurait pu couver plusieurs heures jusqu'à la découverte des corps, dimanche, peu avant midi.
C'est d'ailleurs une voisine, s'inquiétant de ne pas voir le couple s'activer dans la matinée de dimanche, comme il en avait l'habitude, qui a donné l'alerte. Un point qui accréditerait la thèse selon laquelle les retraités avaient cessé de vivre dès la veille. Les gendarmes cherchent justement à établir l'emploi du temps des victimes et en particulier celui de Saad qui pourrait être la cible initiale du ou des agresseurs.
Il semble effectivement qu'il ait été plus sérieusement atteint par les coups portés à la tête. Font-ils suite à une altercation qui aurait mal tourné ? Monique, témoin gênant, a-t-elle ensuite été éliminée ? Élément troublant, la maison n'aurait fait l'objet d'aucune effraction et n'aurait pas été trouvée en désordre...

Dans ce cas, la piste d'un cambriolage qui dégénère ne tient pas. D'autant que la situation de la maison, son enchevêtrement dans un dédale de ruelles ne se prête guère à la cambriole en toute discrétion. Un ensemble de points que les enquêteurs ont à coeur d'éclaircir.


http://www.laprovence.com/article/actualites/vaucluse-la-piste-criminelle-retenue-dans-la-mort-du-couple-de-retraites

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