Une effraction de haute voltige, tardivement repérée
Selon les équipes du Muséum, le jeune voleur a escaladé des piques de 25 cm et brisé une vitre de 8 cm d'épaisseur pour s'introduire par une fenêtre dans la galerie d'anatomie comparée. Le voleur n'a pourtant été inquiété qu'en raison du bruit de son engin. Alors qu'il est entré par effraction, comment se fait-il que les services de sécurité ne l'aient pas repéré plus tôt ?La ministre de tutelle du Muséum, Geneviève Fioraso, assurait hier que le ministère de la Recherche «apportera son concours» aux équipes du musée pour «étudier les conditions de la restauration» du squelette.
Dans le même communiqué, la ministre contredisait les déclarations de la police. Geneviève Fioraso a déploré «la dégradation de ce spécimen de grande valeur historique et scientifique», estimant que ce sont «les dispositifs de sécurité (qui) ont correctement fonctionné, évitant ainsi le vol» des défenses. Mais dans les heures qui ont suivi, la police a confirmé l'information selon laquelle le voleur s'est bien enfui avec une défense.
L'ivoire, un trafic qui vaut de l'or
Le commerce de l'ivoire est interdit depuis 1989. Malgré cette législation internationale, les défenses continuent à faire l'objet d'un important marché noir. Le kilo d'ivoire se vendrait entre 1 000 et 2 000 euros alors qu'une défense d'éléphant pèse au bas mot 20 kg et peut atteindre les 80 kg.«La valeur historique est un peu plus importante, mais pas mesurable», estimait hier Jacques Cuisin, en charge de la coordination des ateliers de préparation et restauration du Muséum. En 1668, le roi Alphonse VI du Portugal offre à Louis XIV une éléphante d'Afrique en provenance du Congo. Le mammifère vivra jusqu'en 1 681 au sein de la ménagerie du château de Versailles, entouré de crocodiles, d'un dromadaire, d'autruches, de colibris et de perroquets, tous des cadeaux de souverains faits au roi de France.
Au Muséum d'histoire naturelle de Paris, le squelette de cette éléphante morte en 1 681 n'était pas entièrement d'origine. Jacques Cuisin explique que les défenses de l'animal dateraient du XIXe siècle et non du XVIIe siècle. «Le crâne est en excellent état, ce qui va permettre une restauration assez facile», a estimé M. Cuisin.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/31/1595454-paris-arme-tronconneuse-attaque-elephante-louis-xiv.html
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