Elle s'est rendue
sur place quelques heures après les faits. Christiane Taubira a annoncé, samedi,
la diffusion d'un mandat d'arrêt européen " dans l'ensemble de l'espace
Schengen" et la mobilisation d'Interpol après l'évasion de Redoine Faïd
de la prison de
Sequedin, dans le Nord. "Les recherches dans un premier temps concernent
évidemment la Belgique, puisque nous avons une frontière commune, mais
s'étendent à l'ensemble de l'espace Schengen et au-delà", a déclaré la Garde des
Sceaux.
Le "Doc", comme il
se fait appeler, braqueur
multi récidiviste spécialisé dans le braquage de fourgons blindés et
soupçonné d'être à l'origine du projet
d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à la policière municipale Aurélie
Fouquet en mai 2010 à Villiers-sur-Marne, s'est
évadé samedi matin de la maison d'arrêt de Sequedin, dans le Nord.
Christiane Taubira a reconnu qu'il y a une "réalité. Les
prisons, ce sont des établissements où il faut encadrer des détenus qui,
évidemment pour la plupart, passent l'essentiel de leur temps à essayer d'entrer
en contact avec l'extérieur, de contourner les règlements, d'enfreindre les
règles". "L'administration étant confrontée à ça, les surveillants et les
personnels sont confrontés à ça tous les jours, on ne peut pas dire qu'il y a
une faille parce que si on dit qu'il y a une faille, on dit que c'est la faute
de qui, la faille?", a-t-elle poursuivi.
"Peut-être que quand il y aura un mort, on décidera
d'agir!"
"On lutte contre cela avec tous les moyens légaux, parce que
nous sommes dans un Etat de droit, qu'il y a des règles, qu'il y a des
contraintes, des conditions dans lesquelles on peut procéder à la surveillance
et au contrôle de certaines pratiques", a conclu la ministre.
Des propos qui n'ont pas convaincu les syndicats. "Il n'y a pas
eu de mort aujourd'hui, il y en aura peut-être la prochaine fois. Peut-être à ce
moment-là on décidera d'agir!", s'est emporté avec émotion Nicolas Caron,
secrétaire national FO-Pénitentiaire, à la sortie de la rencontre avec la
ministre qui a duré environ 1h30. Du côté de la CFTC, le secrétaire général
Michaël Rambaut s'est déclaré "ravi qu'elle nous ai entendus, écoutés, elle a
quand même passé du temps avec nous, mais rassurés malheureusement non".
"Acte de guerre"
Redoine Faïd aurait utilisé des explosifs pour faire sauter
une partie du sas de la prison, avant de prendre quatre surveillants en otage, a
déclaré le procureur de Lille Frédéric Fèvre, lors d'un point-presse à proximité
de la prison, en fin de matinée. Redoine Faïd est armé et a des explosifs en sa
possession, selon le procureur. L'homme a pris la fuite à bord d'un premier
véhicule, qu'il a abandonné et aurait incendié sur l'A25 à hauteur de Ronchin,
puis est monté dans un second véhicule qui était activement recherché.
Le fugitif était toujours activement recherché en fin
d'après-midi. Les syndicats ont dénoncé samedi un "acte de guerre", le syndicat
FO-Pénitentiaire allant jusqu'à réclamer la démission "dès aujourd'hui" du
directeur de l'administration pénitentiaire et de la ministre de la Justice. Les
députés UMP des Alpes-Maritimes Christian Estrosi et Eric Ciotti ont eux demandé
des explications à Christiane Taubira.
Ciotti et Estrosi demandent des explications à
Taubira
Le premier a dit "ne pas comprendre comment un dangereux
malfaiteur condamné à de lourdes peines, mis en cause dans une fusillade qui a
coûté la vie à une jeune policière municipale à Villers-sur-Marne en mai 2010, a
pu se procurer des explosifs afin de s'échapper d'une maison d'arrêt pourtant
récente et destinée à accueillir des prisonniers jugés dangereux".
Et "demande solennellement à Mme Taubira de faire toute la
lumière sur ce qui a pu conduire à cette situation inacceptable, notamment les
raisons pour lesquelles il n'y a jamais de fouilles générales de cet
établissement". Idem pour Eric Ciotti qui a estimé sur Twitter que Christiane
Taubira devait "s'expliquer sur l'absence de fouilles au parloir".
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