mercredi 10 avril 2013

Suspicions de pots-de-vin : l'ex-Opac lance la contre-offensive

La justice s'intéresse à nouveau aux soupçons de corruption au sein de l'ex-Opac. Didier Hamel, l'actuel directeur, se dit impatient d'assister enfin à l'épilogue judiciaire de cette affaire.
C'est un peu comme Laurel et Hardy, on ne peut évoquer l'un sans associer l'autre : Espace habitat et l'Opac (qui a depuis changé de nom pour devenir Habitat 08), les deux offices HLM des Ardennes, ont tous deux à nouveau maille à partir avec la justice, qui soupçonne en leur sein des abus de biens sociaux et autres corruptions de marchés publics.
« Nos bureaux sont encombrés d'un certain nombre de vieux dossiers encalminés que je souhaite voir mener à leur terme, nous confirmait récemment le procureur Daniel Bouriaud : Espace habitat, l'Opac, la clinique Nouar et peut-être quelques autres. Il est plus que temps de le faire, certaines affaires remontent à une bonne dizaine d'années et à partir d'un certain délai, l'action de la justice perd de son sens. »
C'est Espace habitat qui a eu le redoutable honneur de faire les premiers frais de cette nouvelle tournée générale : jeudi dernier, la juge Aurore Masson a mis en examen un cadre supérieur de cet organisme. Et logiquement, même si aucune convocation officielle n'a jusqu'alors été lancée, l'ex-Opac devrait bientôt suivre.
« On s'est fait insulter »
« C'est notre souhait le plus cher ! », assure Didier Hamel, qui a repris la direction générale de l'office HLM en août 2007 avec pour mission de remettre de l'ordre dans une structure éclaboussée par un retentissant scandale de soupçons de corruption.
« Les faits qui sont reprochés à plusieurs anciens cadres de haut niveau de l'ex-Opac (*), ainsi qu'à plusieurs chefs d'entreprise, sont très graves. Et tout le monde a hâte d'en finir une bonne fois pour toutes. On trouve le temps très long. »
A son arrivée à l'été 2007, Didier Hamel a proposé au conseil d'administration de se porter partie civile pour accéder au dossier, ce qui a été fait. Les premières mises en examen de chefs d'entreprise et de collaborateurs de l'Opac, suivies parfois de placement en détention (ce fut le cas de l'ancien directeur général et actuel maire de Grandpré, Francis Signoret) se sont produites à la même période. « Nous avions alors l'impression que l'enquête de la police et le travail du juge étaient achevés. Mais depuis, on en est toujours au point mort. Nous avons saisi par deux fois le juge d'instruction par courrier pour lui demander où en était le dossier et j'ai échangé personnellement avec le procureur à ce sujet. Nous avons donc été très satisfaits d'apprendre dans vos colonnes que ce dossier n'était pas enterré. »
A en croire Didier Hamel, « Il faut que la page judiciaire se tourne pour que nos collaborateurs puissent travailler à nouveau en toute sérénité. La situation s'est calmée depuis 2007, mais je vous rappelle qu'à l'époque, notre personnel se faisait insulter et ça pèse encore. Nous attendons impatiemment que la justice tranche. »
(*) Outre plusieurs chefs d'entreprise, trois anciens cadres de l'Opac sont mis en cause : le directeur général, un directeur technique et un chef de travaux

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/suspicions-de-pots-de-vin-lex-opac-lance-la-contre-offensive

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