« J’ai fait des faux pour augmenter mes revenus et pouvoir payer mes impôts. C’était n’importe quoi. J’ai fait des bêtises, détourné des sommes considérables mais je n’ai pas violé une fille ! Quand je me suis fait attraper, j’étais soulagé. Mais infirmier, c’est une vocation pour moi », déclare F. R., 48 ans. « Mais on n’a pas vocation à arnaquer la CARMI ! Comment vos revenus ont-ils pu passer de 140 000 à 366 000 euros en quelques années ? », interroge la présidente du tribunal Hibon. « Je travaillais sept jours sur sept. J’étais tombé dans un engrenage et même dans l’alcool avec un litre de pastis chaque soir. »
Les agents du fisc se sont intéressés à cette forte hausse de revenus et découvrent la fraude en 2012. La CARMI, qui aura connu un préjudice de 619 000 euros sur les 700 000 au total, bloque les actes de F. R. en janvier 2012 après la découverte de la falsification et la surcote de milliers d’ordonnances et d’actes.
De la prison ferme requise
Ce couple marié depuis 1994 menait un grand train de vie : vingt et un comptes bancaires très bien remplis, un budget voyage annuel de 15 000 euros, du matériel hi-fi pour 14 000, un appartement à Stella-Plage de 200 000 euros, un bateau à 20 000 euros, une BMW X6 à 80 000 euros… La présidente interroge l’épouse, préparatrice en pharmacie, suspectée de recel et de blanchiment dans cette affaire. « Vous n’avez pas remarqué une différence dans votre train de vie ? » Elle ne se désarme pas. « Nous n’avons jamais manqué de rien et nous aimons les beaux voyages. Et mon mari a toujours adoré les grosses voitures. Sa clientèle a augmenté et il bossait énormément. Je n’étais pas consciente de l’aspect frauduleux. »Pour la substitut du procureur Lacoste, « la tactique de F. R., c’était ça passe ou ça casse. Elle a marché quelques années avant de se faire prendre. 700 000 euros, c’est assez surréaliste comme préjudice. Je rappellerai cette donnée de la CPAM : le revenu moyen d’un infirmier libéral est de 70 000 euros. Pour F. R., on est arrivé à 366 000. Tout ça pour flamber et que madame profite de la vie. »
Trois ans ferme dont un an de sursis pour l’infirmier, avec interdiction d’exercer pendant cinq ans, et dix-huit mois dont six avec sursis ont été requis. Ainsi que la saisie de l’appartement de Stella à 200 000 euros et de 340 000 euros sur différents comptes. Le jugement a été mis en délibéré au mardi 21 mai.
http://www.lavoixdunord.fr/region/tribunal-d-arras-l-infirmier-flambeur-accuse-ia29b0n1250271
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