Huit femmes, qui se connaissent et travaillent ensemble, toutes âgées d'une cinquantaine d'années, sont toujours hospitalisées au centre hospitalier Saint-Cyr de Villeneuve-sur-Lot, après avoir été admises en plusieurs fois, entre le 26 et le 30 mai. «Elles sont toutes regroupées dans le même service de pneumologie, chacune en chambre «seule», avec des infirmières qui ne s'occupent que d'elles, pour éviter toute contamination», précisait hier le Dr Isabelle Chossat, infectiologue, chargée du suivi médical de ces 8 patientes. «Leur état général est correct et globalement elles vont beaucoup mieux», indiquait encore le Dr Chossat.
Pas d'autre contamination
«Lorsque les premières ont été admises, vendredi dernier, le traitement antibiotique, prescrit par leur médecin traitant depuis les premiers symptômes apparus le 24, ne fonctionnait pas. Elles avaient beaucoup de fièvre, plus de 40 °C, qui ne tombait pas, des frissons, une toux sèche. On les a alors placées sous antibiothérapie veineuse et leur état s'améliore depuis.»Spécialiste des maladies infectieuse, le Dr Chossat écarte désormais pour ces 8 femmes les grippes type H7N9, H5N1 et corona virus : «Aucune ne revient de l'étranger. Par ailleurs, personne d'autre dans leur entourage ou famille ne présente des symptômes identiques. Ce serait le cas pour ces virus très contagieux.»
La question reste donc posée : de quoi souffrent-elles ? «Leur état est probablement dû à une bactérie qu'on trouve dans les viscères des volailles», avance le Dr Chossat. «Le point commun de ces huit patientes est d'avoir participé à la préparation de deux importants mariages, les 16 et 24 mai, pour lesquels elles ont éviscéré 150 poulets. Et comme il s'est écoulé 14 jours entre le premier mariage et la dernière hospitalisation, sans contamination de l'entourage proche de ces personnes, on privilégie la piste bactériologique.»
Premiers résultats négatifs
Des prélèvements ont donc été effectués sur les patientes dès lundi, avec mise en culture et envoi des tubes à essais dans deux laboratoires. Les premiers résultats sont revenus à 17 heures hier : «La sérologie est négative, on n'a rien décelé». Un résultat attendu par l'équipe médicale : «ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien, mais que les prélèvements ont été effectués trop tôt. Il faut attendre les suivants pour, peut-être, déceler des anticorps et ainsi trouver de quelle bactérie il s'agit. Mais les mycoplasmes et les chlamydioses sont des infections connues chez les gens qui élèvent ou sont au contact des oiseaux. Il faut maintenant pouvoir les identifier.»D'ici là, le Dr Chossat entend garder ses 8 patientes sous surveillance à l'hôpital de Villeneuve, par mesure de précaution : «Deux seulement ont encore un peu de fièvre, 38 °C, mais je veux les laisser sortir avec un diagnostic.»
http://www.ladepeche.fr/article/2013/06/01/1639763-villeneuve-sur-lot-les-8-patientes-toujours-hospitalisees.html
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