dimanche 6 octobre 2013

La prison pour le père qui avait maltraité son bébé

Les silences se répètent et ses quelques explications peinent à convaincre le tribunal. Hier, à la barre, Maximilien, tout juste 20 ans, répondait de violences sur sa fille, commises en Saône-et-Loire entre mars et avril 2012.
Au total, la fillette, âgée de trois mois au moment des faits, présente une quinzaine de fractures. « Pour le bassin, j’ai dû l’échapper alors que je la tenais, alors je l’ai rattrapé par le bassin. Comme j’ai eu peur, j’ai dû serrer fort ». « Il n’y a pas de fracture au bassin », corrige le président du tribunal. Nouveau silence.

Excuses multiples

Originaire de Saône-et-Loire avec des attaches dans le secteur de Saint-Martin-en-Bresse, dans l’arrondissement de Chalon, où il avait un emploi dans la restauration, le jeune homme, installé en Corrèze juste après la naissance du bébé, n’est pas son père biologique (lire notre édition du 29 avril 2012). C’est pourtant lui qui a reconnu la fillette. Les jeunes parents, décrits comme « d’une grande immaturité » et « d’un niveau intellectuel faible », ne sont jamais vraiment entrés dans leur rôle.
Le président cite la toilette faite tous les deux jours et le biberon donné quand le lait est aigre. Et puis les violences, que le couple a tenté d’expliquer par une imaginaire maladie des os de verre.
Au sujet d’un hématome, les parents ont multiplié les versions : une fois c’est dû à un bouton de la veste d’une grand-mère, ou bien à cause de la tétine. Plus surprenant : « C’est le chien qui lui a sauté dessus en sortant de la voiture ».

Peur de la prison

Le bruit des os qui craquent ? « Ça surprend ». Pourquoi ne pas avoir emmené l’enfant consulter un médecin ? « J’ai eu peur du tribunal, de la prison ».
La mère, issue d’un milieu familial tout aussi déstructuré que le sien, ne s’est pas déplacée pour répondre de non-assistance à personne en danger. « Trop cher ».
Lors de son intervention, le procureur laisse planer le spectre de la petite Fiona sur la salle d’audience. « L’actualité est riche avec l’exemple d’une mère qui n’est pas intervenue, ce qui a abouti à des conséquences poussées à l’extrême avec la mort d’une fillette », pointe Me Bru, pour la partie civile. Confiée à une famille d’accueil par le conseil général, la fillette est en bonne santé. « Mais on ne connaîtra les séquelles que lorsqu’elle aura fini sa croissance ».
L’avocate de la mère, Me Malauzat, demande la relaxe, soulignant la crainte que lui inspirait le père. « Elle a essayé d’emmener sa fille chez le médecin ».
Ce sera finalement douze mois avec sursis.
Me Labrousse conteste, lui, le caractère volontaire des violences de son client. Le tribunal prononce trois ans, dont un ferme, et perte totale de l’autorité parentale.
Cette peine n’arrache pas vraiment d’émotion à Maximilien qui s’en va comme il est arrivé, le regard vague.

http://www.lejsl.com/faits-divers

Aucun commentaire: