vendredi 22 novembre 2013

Higuères-Souye (64) : le responsable d'un accident mortel condamné

L’accident a lieu le 13 mars. Au volant de sa Peugeot 307, un automobiliste de 42 ans dépasse une Twingo roulant à 70 km/h sur la route départementale 43. Cet axe, l’auteur de la manœuvre l’emprunte tous les jours pour aller travailler.
Plus loin, la route plonge dans une cuvette qui empêche les deux véhicules de voir ce qui arrive en face. Le conducteur dépasse la Twingo en franchissant une ligne blanche pas ou peu visible quand surgit de la cuvette la Clio d’un couple habitant Escoubès.

La Twingo a juste le temps de virer à droite vers le parking de l’église du village, mais les deux autres voitures ne parviennent pas à s’écarter. Le choc tue le conducteur de la Clio sur le coup, un homme de 42 ans lui aussi. Son épouse et mère de ses deux enfants est grièvement blessée et se verra administrer une ITT de quatre à six mois.
Pour cet homicide et ces blessures involontaires, le conducteur de la Peugeot 307 comparaissait jeudi devant le tribunal de Pau. En pleurs, dévasté, ce mari et père de deux enfants explique l’irréparable. « Quand j’ai commencé à dépasser, je pensais que j’avais largement la place… » Le président l’interroge. « Êtes-vous conscient d’avoir pris un risque ? » « Oui, répond le prévenu avant un long silence. Il y a toujours un risque. » « Non, il n’y a pas toujours un risque ! répond le président. Un dépassement, ce n’est pas un coup de dés. »
Le procureur reprend la formule. « C’est un peu ‘‘ça passe ou ça casse’’, ‘‘ça passe ou ça fait une veuve et deux orphelins’’. Pas de chance, ça ne passe pas. » Selon Jean-Christophe Muller, le conducteur de la Peugeot est coupable d’une manœuvre volontaire ayant entraînée un homicide involontaire. « Sur l’échelle de la violence, il n’est pas tout à fait en haut mais il n’est pas non plus tout à fait en bas », explique le procureur.
« Cette affaire n’a hélas rien d’exceptionnel », a défendu l’avocat du fautif, Me Sagardoytho. Son client « n’a pas choisi de faire une veuve et deux orphelins », et on ne peut retenir aucune volonté. Quant aux détails techniques, l’invisibilité de ligne continue est évidente et l’appréciation de la cuvette à venir impossible, selon le conseil.
Me Céline Lartigau, l’avocate de la veuve et de ses enfants, avait dit tout l’inverse en exposant « une accumulation de négligences et d’imprudences ». Le conducteur de la Peugeot a été reconnu coupable de n’avoir pas apprécié la distance de dépassement. Mais le tribunal n’a pas retenu le franchissement de ligne blanche.
Le prévenu a été condamné à neuf mois de prison avec sursis et près de 100 000 € de dommages et intérêts, en attendant une prochaine audience sur intérêt civil.
http://www.sudouest.fr/2013/11/22/manoeuvre-volontaire-et-homicide-involontaire-1236607-4117.php

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