Chemise blanche pour Madame, unie pour Monsieur. Quelques bijoux, de grosses voitures, et de vrais talents d’acteurs pour mettre en confiance leurs interlocuteurs. Les époux Tinjic, actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt, utilisaient ces atouts pour lancer des commerces et piocher allègrement dans la caisse jusqu’à la liquidation judiciaire. Artisans, fournisseurs et parfois salariés, restaient ensuite sur le carreau, tandis que le couple menait la vie de château. C’est ainsi que le café de Paix de la place Fernand-Marcquigny à Soissons a coulé, après tout juste 18 mois d’activité.
Leur condamnation la semaine dernière a fait échouer le « coup » qu’ils préparaient à Château-du-Loir, dans la Sarthe. « On aurait dû signer le compromis de vente hier (mardi, NDLR) », explique la propriétaire du Grand Hôtel. L’établissement, situé dans un beau bâtiment du XIXe était à vendre depuis 2011. Après la faillite de Soissons et une autre dans le Var, du côté de Sainte-Maxime, les époux se sont présentés en repreneurs. « Une première chose m’a surprise : ils n’ont pas négocié le tarif », explique la propriétaire. Grâce à leur aplomb et leur discours, ils mettent tout le monde en confiance, parviennent même à obtenir les clés et lancent des travaux de réhabilitation dans l’hôtel… « Ils voulaient ouvrir le lundi 27 janvier. Mais ils nous ont menés en bateau. » Architecte, plombier, brasseur ou encore société de nettoyage, le couple a laissé des ardoises, avant que le pot aux roses soit découvert.
Cette méthode, le couple semble l’avoir rodé durant de nombreuses années. Ils étaient déjà connus dans la Cité du Vase pour avoir tenu, bien avant la reprise du café de la Paix, un magasin de jeux vidéo, rue de la Buerie. Un jour, le magasin avait été fermé pour des vacances… Et n’avait jamais rouvert. Après avoir eu une affaire dans l’Oise, où ils avaient été condamnés pour délit de banqueroute, ils étaient revenus à Soissons pour le café de la Paix.
Ils se sont établis ensuite dans le Var, où ils sont domiciliés officiellement aujourd’hui. À noter que des poursuites sont engagées contre eux dans ce département. « Tant qu’ils ne seront pas sous les verrous, ils ne s’arrêteront pas », commente le procureur de la République de Soissons Jean-Baptiste Bladier.
Néanmoins, ils résidaient ces dernières semaines dans l’hôtel sarthois. Depuis la condamnation, les époux se sont apparemment volatilisés…
http://www.lunion.presse.fr/region/le-couple-d-escrocs-se-preparait-a-sevir-a-nouveau-ia3b26n287004
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