«Quand j’ai aperçu l’un des cambrioleurs, j’ai tiré les deux cartouches de plombs de mon fusil de chasse» témoigne, Hervé Gristi, le gérant du tabac - presse de Saint-Nicolas-de-la-Grave, situé place Nationale au cœur de l’ancienne bastide.
Nez à nez face à ses trois casseurs, il vide son fusil de chasse
Réveillé vers 2 heures du matin par la sonnerie de son téléphone auquel est reliée l’alarme de son magasin, le buraliste nicolaïte qui gagne immédiatement les lieux, se retrouve face à une situation périlleuse.Devant son tabac dont la sirène crache ses décibels, un individu sort à plat ventre de l’enseigne par une ouverture d’à peine 80 centimètres faite au-dessus du rideau métallique fracturé. Les bras chargés de cartouches de cigarettes, ce dernier n’a pas encore eu le temps de s’enfuir lorsqu’Hervé Gristi vide son fusil de chasse sans toutefois le viser. «Mon objectif c’était de les faire fuir» assure Hervé Gristi qui ne sait pas, à cet instant, qu’un troisième malfaiteur opère dans son tabac. «Après avoir passé à plat ventre le rideau, il a bondi pour fuir avec ses deux autres acolytes.» Sans échanger un mot durant cette altercation, les trois individus d’une vingtaine d’années qui ont agi à visage découvert, ne connaissaient visiblement pas le village. «Pour prendre la direction de Castelsarrasin, ils ont fait le tour de la bastide en passant devant la brigade de gendarmerie» confirme le buraliste qui n’en avait pas fini avec ses trois casseurs. Au volant de sa «Renault Kangoo», le commerçant prenait, en effet, en chasse ses cambrioleurs. «J’ai été obligé de m’arrêter, je ne savais pas comment cela pourrait se terminer si jamais je les percutais.» C’est sur la route de Douzil près du «Carrefour contact» que le trio parvenait à prendre la poudre d’escampette. Alertés par l’épouse du buraliste, les gendarmes nicolaïtes qui étaient déjà mobilisés sur la commune sur un autre cambriolage en cours au garage du Moutet (1), faisaient appel au renfort du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) de Castelsarrasin. En vain, ils ne trouvaient pas traces des trois individus.
Peu après, les enquêteurs de la brigade des recherches (BR) de Castelsarrasin, saisis de l’affaire, se rendaient sur les lieux accompagnés des techniciens en identification criminelle (TIC) de Montauban. Ces derniers passaient au peigne fin le rideau métallique ainsi que le mobilier du magasin à la recherche d’éventuelles empreintes digitales et surtout de traces ADN laissées par les malfaiteurs. En excluant les dommages de l’effraction, le préjudice du vol est estimé à un peu plus d’un millier d’euros, les malfaiteurs n’ayant pu dérober qu’une vingtaine de cartouches de cigarettes.
La section de recherches (SR) de Toulouse sur place pour vérifier le mode opératoire
La présence au petit matin, d’une équipe d’enquêteurs de la section de recherches (SR) de Toulouse, venue constater le mode opératoire des casseurs, n’était également pas anodine. Depuis l’automne dernier, en effet, avec la multiplication en Midi-Pyrénées, Aquitaine et jusque dans le Limousin, de casses de tabac, une cellule dédiée baptisée «Tabac Sud-Ouest» a été mise en place à Toulouse. Les enquêteurs auraient ainsi relevé une trentaine de faits similaires ayant le même modus operandi. Rien toutefois ne leur laissait présager, hier matin sur ce nouveau casse, qu’il s’agisse de la même bande qu’ils tentent d’appréhender depuis des mois. Les limiers de la SR n’ayant pas demandé de se saisir de ce dossier.Le parquet attend des compléments d'enquête
Convoqué à la gendarmerie de Saint-Nicolas-de-la-Grave, le buraliste a été longuement auditionné par les enquêteurs de la brigade des recherches. Entendu en qualité de victime, ce dernier a également été interrogé comme l’auteur de coups de feu. Son véhicule a ainsi été perquisitionné, son arme saisie, des relevés de poudre effectués sur ses mains et un éthylotest pratiqué afin de déterminer si le commerçant avait agi sous l’emprise de l’alcool. Derniers tests qui se seraient révélés négatifs. Le parquet, pour l’heure, qui n’a pas pris de décision à ce stade de l’affaire, attendrait des compléments de l’enquête en cours pour poursuivre ou pas le buraliste qui est aussi le trésorier du syndicat départemental des débitants de tabac. Affaire à suivre…(1) C’est la deuxième fois en une semaine que le garage nicolaïte a été l’objet d’une tentative de cambriolage (notre édition du 16 janvier). Une fois encore l’alarme aurait dissuadé les malfaiteurs qui seraient toutefois parvenus à pénétrer dans l’établissement sans rien emporter.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/24/1801718-nuit-buraliste-fait-feu-poursuit-casseurs.html
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