Les débats ont porté, hier, sur le récit des faits ayant entraîné la mort de Marc Salacruch, le 6 avril 2012. Les deux accusés, Cédric Landel et Jérôme Legrand, ont eu bien du mal à revenir sur cette atroce soirée. Plusieurs discordances ont été mises en lumière et des zones d’ombre subsistent dans cette affaire. Qui a donné le premier coup ? Pourquoi la porte de la salle de bain est-elle «défoncée» ? La chute de la victime dans l’escalier ? La bagarre a-t-elle duré 3, 5 ou 20 minutes ?
Le médecin légiste, en visioconférence, rappelle que la victime est décédée, peu après son arrivée aux urgences de Rodez, à 23 h 15. Elle souffrait de multiples traumatismes cranio facial, thoracique et abdominal. «On ne peut pas formellement négliger la chute dans l’escalier pour autant elle ne peut pas expliquer l’ensemble des traumatismes, notamment sur le visage et le crâne».
Les faits se sont déroulés en plusieurs étapes. D’abord, dans l’appartement de Jérôme Legrand qui a vu Cédric Landel mettre un coup de poing à Marc Salacruch, pour un motif futile. De là est parti un déferlement de violence contre la victime. Cédric Landel le frappe avec une planche à découper ou encore à coups de pied, avec ses chaussures de sécurité. «Je ne me suis pas arrêté lorsque j’ai entendu ses côtes craquées». Jérôme Legrand intervient. «Je veux les séparer, je veux qu’ils quittent l’appartement». Ce dernier reconnaît avoir donné «quelques claques et coups de poing» à la victime.
Vient ensuite l’épisode de «l’escalier», les accusés disent avoir entendu chuter Marc Salacruch. Ils le retrouvent bloqué contre la porte d’entrée. Les deux hommes décident de le déposer à l’extérieur de l’immeuble, sur la chaussée. Cédric Landel lui met alors, «Un dernier coup de pied pédagogique, à l’ancienne», ironise le président de l’audience Régis Cayrol. «Votre désir ce soir-là est de le massacrer. Vous le traitez comme un chien, comme un animal. Du sang sortait de sa bouche, il vous disait d’arrêter», ajoute l’avocat général, Cherif Chabbi, après avoir montré la photo de la victime, «un visage noir, tuméfié». Son ex-compagne, la mère de son fils ne l’a d’ailleurs pas tout de suite reconnu lors de l’identification du corps.
La police a reçu un appel d’un cafetier ruthénois, à 21 h 55. Elle découvre au numéro 22, de la rue de Bonald, un homme au sol. Cédric Landel et Jérôme Legrand ont enlevé leur tee-shirt ensanglanté, avant d’être amenés au commissariat. «Les deux hommes sont connus pour leur intempérance et leur violence quand ils ont bu. Nous avons constaté des débris de vaisselle, des cheveux à l’extérieur, des traînées de sang, des flaques de sang, sur les murs, dans l’escalier, sur la porte de l’immeuble, dans l’appartement», confie le commandant de police.
L’ensemble des témoins s’est accordé à dire que Marc Salacruch n’était pas un «bagarreur», mais une personne «calme». «Il ne s’agit pas d’une bagarre de bar. Les coups n’ont pas été échangés. La victime subit une scène de torture, elle devient une poupée de chiffon. Nous ne savons pas pourquoi cet homme est mort, les accusés enivrés par l’alcool puis par le sang de leur victime, n’ont apporté aucune raison. Nous sommes à la frontière de l’homicide volontaire», conclut François-Xavier Berger, l’avocat du frère de Marc Salacruch, lors de la plaidoirie des parties civiles.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/22/1800340-rodez-marco-massacre-traite-comme-un-chien.html
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