Il est 4h45. Je me prépare à tuer ma femme. Je ne peux plus supporter ses brimades et son inconstance d'humeur, due à son bipolarité et à son racisme". Devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, un enquêteur de la Sûreté départementale dévoilait lundi matin le contenu du mot écrit par le gérant d'un hôtel niçois et retrouvé à proximité de l'épouse agonisante, une balle de calibre 38 en pleine tête.
A l'origine, le 6 juin 2012, de cette lettre d'adieu, Jean Raynal a donc abattu sa femme, qui décéda vingt-quatre heures plus tard, avant semble-t-il de retourner le pistolet à barillet contre lui. Mais il n'aurait pas réussi à percuter la seconde cartouche, comme en attesterait quatre percussions à vide.
"Pour en finir avec la vie", avance le capitaine de police, "il aurait donc choisi une autre option". A bord de sa Mercedes, il se jetait ainsi dans le vide. Dans sa chute, la voiture était cependant stoppée par un bosquet d'arbres et un rocher.
Jean Raynal s'en sortait avec une "simple" luxation de l'épaule. Aux enquêteurs, il confessait avoir tué son épouse mais ajoutait, à cause de troubles de mémoire, ne pas se souvenir du scénario.
Vingt mois plus tard, il serait dans la même situation. "En prison, rien de nouveau ne m'est revenu. Je n'en sais pas plus", indique brièvement à la barre cet homme à lunettes de 67 ans, se tenant un peu voûté.
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