Pierre Lagache veut convaincre la justice et l’opinion que la conduite dans un état alcoolique s’inscrit dans une responsabilité collective. Ce père a perdu sa fille dans des circonstances qui l’autorisent à clamer cette prise de conscience et à réclamer justice.
Le sourire et le souvenir de Charlotte Lagache vivent à travers le partage de textes, de photos et d’émotions sur le site pour-toi-charlotte.jimdo.com consacré à cette jeune victime d’un accident de la route. Accident provoqué le 1er avril 2012 par un conducteur qui circulait à contre sens sur la voie express entre Nantes et Saint-Nazaire.
Le choc a été fatal à Charlotte, 23 ans et à ce conducteur de 46 ans qui présentait un taux d’alcoolémie de 2,31 g par litre de sang.
Depuis, le père de la jeune défunte, Pierre Lagache, directeur de l’agence Lot Tourisme, se bat pour sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics sur l’insécurité routière.
Il veut «faire prendre conscience à chacun que l’alcool au volant est d’abord une question de responsabilité collective et ne repose pas sur le seul conducteur qui a bu. Le laisser prendre le volant, devient de la non-assistance à personnes en danger, car c’est l’autoriser à utiliser sa voiture comme une arme et à tuer avec celle-ci», déclare-t-il.
Pierre Lagache est attentif à chaque affaire où l’alcool a joué un rôle meurtrier. Notamment celle d’un homme ayant fauché et tué le 22 décembre 2012, à Montpellier, une étudiante de 18 ans, qui rentrait chez elle à pied.
Le conducteur a écopé de six ans de prison ferme. Les analyses avaient révélé un taux d’alcoolémie de plus de 2,5 grammes par litre de sang et une forte consommation de drogue chez cet individu qui roulait sans permis. Au début de sa soirée alcoolisée, le chauffard était en compagnie de l’un de ses amis qui ne pouvait pas ignorer son état d’ivresse. Malgré tout, il l’a laissé prendre le volant. Pour cette négligence, ce prévenu a été condamné à 6 mois de prison ferme.
C’est une première judiciaire en France, mais aussi un réel espoir dans le combat de Pierre Lagache (lire notre encadré) : «Je ne veux pas que l’on dise que ma fille était au mauvais moment au mauvais endroit. Dire cela, c’est banaliser ce genre d’accident mortel. C’est donc admettre la fatalité. Il n’y a aucune fatalité», insiste-t-il. Ce n’est pas la colère qui transcende les efforts de ce père.
Mais une force bien plus puissante : l’amour pour Charlotte. Inoubliée… inoubliable.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/12/1837563-combat-pere-charlotte-tuee-route-2012-veux-toute-verite-soit.html
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