jeudi 28 août 2014

Pour protester, les agriculteurs noient la préfecture sous le lisier et les déchets

Environ deux cents agriculteurs ont déversé de la paille, des pommes, des pneus et toutes sortes de déchets devant la préfecture, hier soir, vers 22 heures, pour dénoncer les nouvelles contraintes liées à l'application d'un règlement européen contre les nitrates. Arrivés avec une dizaine de tracteurs, à l'appel de la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles, les manifestants, équipés aussi d'une citerne à lisier et d'un épandeur à fumier, ont copieusement aspergé la grille de la préfecture. Pour échapper à de lourdes sanctions financières de Bruxelles, la France a durci, cet été encore, les mesures prises restreignant diverses pratiques agricoles (période d'épandage, rotation des cultures…) pour protéger les points de captage de l'eau et les nappes phréatiques. Désormais, toutes les communes de Tarn-et-Garonne, sauf six, sont classées en «zones vulnérables».
En clair, tous les secteurs qui enregistrent des teneurs en nitrates d'au moins 18 milligrammes par litre. «Ces nouvelles dispositions auront des conséquences dramatiques pour toute l'agriculture de Tarn-et-Garonne, notamment pour l'élevage. Le seuil des 18 mgl est aberrant. Personne ne pourra le tenir. Le plus déroutant, c'est que l'an dernier, on sort 29 communes tarn-et-garonnaises des zones vulnérables pour les remettre maintenant», lance Alain Iches, président de la FDSEA.

Les touristes regardent

Après l'effondrement des cours des céréales et une rentrée qui s'annonce difficile aussi pour les fruits, les agriculteurs sont aujourd'hui confrontés à une grave crise. «Le cumul des taxes et des réglementations est décourageant. Je suis conscient qu'on ne peut pas laisser faire n'importe quoi pour les générations futures, mais chez nous aussi, des entreprises son en danger. Et donc des emplois pour demain» avance encore ce vieux syndicaliste qui applaudi lorsque l'épandeur à fumier se met en marche et tapisse la grille de la préfecture. Certains touristes ont regardé au spectacle. «A Paris, on ne voit pas ça», lance ce jeune homme qui mitraille les événements avec son smartphone.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/28/1940787-agriculteurs-noient-prefecture-sous-lisier-tonnes-dechets.html

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