vendredi 21 novembre 2014

Agressions, insultes, vols : les médecins s'épuisent

Cambriolages de cabinets médicaux, hausse des incivilités et agressions : le Conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne lance une série de réunions pour mieux accompagner les professionnels de santé.
Quatre réunions et plus si nécessaire. Le Conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne (CDOM 31) s'attaque aux agressions et incivilités dont sont victimes les professionnels de santé. Au menu, visionnage de fictions basées sur des faits réels (agression dans un cabinet médical, lors d'une visite à domicile ou dans un service d'urgences à l'hôpital), conseils de référents Police et Gendarmerie, gestion de l'après crise par d'autres professionnels de santé. Une centaine de médecins sont déjà inscrits pour les deux premiers rendez-vous, les 25 novembre et 9 décembre.
«Lorsque nous nous sommes réunis sur le sujet, il y a trois ans, une médecin généraliste nous a raconté comment, envoyée par le 15 dans une maison du quartier des Chalets à Toulouse, elle avait été séquestrée plusieurs heures par son patient. Elle en a gardé des séquelles psychologiques. Autour de la table, médecins, infirmières, kinés ont aussi raconté des faits d'agression suite à des retards de consultation, des refus de prescription d'arrêt de travail… Ce sont des situations préoccupantes car elles sont à l'origine du problème d'accès aux soins des patients », souligne le docteur Jean Thévenot, président du CDOM 31. Et le médecin de rappeler que les agressions sont plus nombreuses en zone urbaine et que Toulouse, aussi, a son désert médical dans les quartiers populaires et défavorisés : «Dans ces secteurs où l'insécurité domine, certains professionnels de santé ne se déplacent plus, les médecins ne s'y installent pas ou ferment leurs cabinets après de multiples cambriolages. Et il suffit d'un médecin agressé dans un secteur pour que ça déstabilise tous les autres autour. », poursuit Jean Thévenot en discussion avec la Mairie de Toulouse sur des solutions d'accompagnement des médecins lors de leurs visites. «Nous avons dit non à un accompagnement policier. C'est trop stigmatisant et ça énerve encore plus. Nous avions évoqué avec la précédente municipalité l'idée de référents, sortes de grands frères qui sécuriseraient l'arrivée et le départ du médecin mais ça n'a pas abouti ».
Depuis juin 2012, un protocole entre préfet, procureur de la République, Agence régionale de santé et les différents ordres médicaux a permis la mise en place de correspondants police et gendarmerie pour faciliter le dépôt des plaintes des médecins agressés et fournir des conseils sécurité dans l'aménagement des locaux. «Mais beaucoup de victimes ne déclarent pas les agressions subies. C'est pourtant essentiel », regrette le médecin.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/21/1995953-agressions-insultes-vols-les-medecins-s-epuisent.html

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