Un jour de juin dernier, la banque l'appelle, pour un chèque de 370 euros, sans provision. Très surpris, le nouveau retraité épluche son chéquier et réalise que 13 chèques ont été arrachés. Il porte plainte en expliquant aux policiers qu'il n'a aucune idée de qui peut bien l'avoir volé.
Deux jours plus tard, Laurence lui avoue que c'est elle qui a émis le chèque sans provision. Deux semaines après, Claude réalise que ce sont en fait près de 60 chèques qui ont été contrefaits entre 2010 et 2014. Plus sa carte d'essence de société, volé et utilisé.
«Je n'ai pas fait de chiffre depuis juillet»
Laurence va finalement reconnaître l'ensemble des vols, évoquant deux hospitalisations et trois mois sans indemnités journalières. Alors il y a eu un chèque… puis plusieurs.Dans la société Tupperware où elle travaille, il y a un challenge en cours. Le meilleur vendeur gagne le droit d'utiliser une voiture Renaud Capture pendant un an. Laurence utilise les chèques de son compagnon pour augmenter ses ventes. «Monsieur sans le savoir est client de Tupperware», résume le Procureur.
Laurence reconnaîtra avoir «pété les plombs». «Elle pensait que son compagnon allait concrétiser leur union. Cela ne s'est pas fait» analyse le Procureur avec une pointe de compassion. Ce qui ne l'empêche pas dénoncer «des faits graves», pour près de 20 000 € ainsi escroqués. à la barre, sans avocat, la prévenue qui n'a jamais été condamnée, pleure. «Je veux bien le rembourser mais… Je veux juste récupérer mes affaires, mon outil de travail. Je n'ai pas fait de chiffre depuis juillet…».
La partie civile, demande le remboursement intégral des sommes escroquées et 21 500 € de dommages et intérêts ; le Procureur, 6 mois de prison avec sursis et d'obligation d'indemniser la victime d'ici trois ans. Le tribunal l'a suivi, condamnant Laurence à 6 mois avec sursis, 3 ans de mise à l'épreuve et obligation de rembourser 21 500 € plus 800 € d'indemnités.
* Les prénoms ont été modifiés
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/18/2014133-ce-monsieur-sans-le-savoir-est-un-client-de-tupperware.html
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