jeudi 11 décembre 2014

Collision TER-camion : le routier a tenté de soulever la barrière

Pendant que les équipes de la SNCF étaient à pied d'œuvre pour dégager les débris des voies et rétablir en partie le trafic dans la soirée, les enquêteurs ont auditionné le chauffeur du camion égaré sur la voie et percuté par le train.
Une quinzaine d'agents ont œuvré toute la nuit, une trentaine tout hier. La SNCF a déployé un gros bataillon d'agents de maintenance et de travaux pour débuter les réparations des dégâts importants provoqués par la collision entre un train express régional (TER) et un camion, survenue, mardi, à 18 h 15, au passage à niveau de Verlhaguet (lire notre édition d'hier). Le trafic a été totalement interrompu entre Toulouse et Montauban. Il s'agissait de déblayer tous les débris du camion et de toute sa cargaison de meubles et d'objets de décoration, un véritable champ de bataille. Il fallait aussi remettre sur les rails la rame endommagée qui avait déraillé (sans se coucher), entreprendre les travaux de changement de 450 traverses et du ballast, réparer 300 mètres de caténaires dégradés, changer des poteaux métalliques… Tout n'a pas été réalisé hier. Mais vers 17 heures, un premier objectif était atteint : la circulation ferroviaire pouvait reprendre partiellement entre Toulouse et Montauban. Une des deux voies venait d'être remise en service et permettait de retrouver un trafic normal des TGV et des Intercités, ainsi qu'à deux TER sur trois de circuler à nouveau. La remise en état de la seconde voie et le rétablissement complet du trafic sur la ligne Toulouse-Montauban prendront encore quelques jours.

Le récit du routier

Au lendemain de l'accident, de nombreuses questions persistent sur les circonstances exactes de la collision. Les enquêteurs du commissariat de Montauban ont longuement auditionné, hier, le chauffeur du camion italien, afin de connaître tous les détails. Il est un plus de 18 heures, mardi, lorsque le routier se présente au passage à niveau de Verlhaguet. Il fait déjà bien nuit. Au moment de franchir ce passage, les barrières sont normalement levées. Il s'engage, mais, arrivé au milieu, il s'arrête. Entre-temps, en effet, un autre camion a également avancé dans le passage. Les deux conducteurs tergiversent. Finalement, le chauffeur du camion italien laissera passer l'autre, avant de devoir manœuvrer pour repartir à son tour. Au même moment, la sonnerie et les barrières s'abaissent. Le TER qui a quitté la gare de Montauban à 18 h 11 va arriver. Le poids lourd est bloqué. Pour dégager, «quand les barrières sont abaissées, il ne reste alors que 29 secondes», précise Réseau ferré de France. Le chauffeur s'extrait de la cabine et tente, désespérément, de relever la barrière à la main. Il n'a pas le temps. Il voit le train se rapprocher, à 120 km/h. Le routier court se mettre à l'abri. Le choc est terrible. Le camion explose. Le train, à bord duquel voyageaient 80 personnes, s'est immobilisé 300 mètres plus loin.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/11/2009031-le-routier-a-tente-de-soulever-la-barriere.html

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